Le rapport mondial 2017/2018 de suivi sur l’éducation, publié hier, fait froid dans le dos.
En effet, selon le document, plus de 300 millions d’élèves du primaire dans le monde ne maîtrisent pas les compétences minimales requises en matière de lecture et de calcul. En Afrique subsaharienne, ce sont 90 % des apprenants de ce niveau qui ne maîtrisent pas ces compétences minimales, a confirmé la spécialiste Nicole Bella.
La présentatrice du rapport a indiqué qu’il y a toujours des inégalités et des disparités dans l’accès à l’éducation, notamment avec « une scolarité préscolaire très inégalitaire entre les enfants des riches et ceux des pauvres ». La recommandation pour qu’il y ait au moins une année de gratuité dans le préscolaire n’est respectée que par 17 pays au monde. Cela fait que dans des pays comme le Sénégal et le Cameroun, plus de 60 % des élèves du préscolaire sont du privé. Ce qui laisse en marge la population démunie.
En outre, le document fait savoir qu’il y a le défi du financement à relever, car les pays avaient pris un engagement pour le financement de l’éducation. « Chaque Etat devait au moins consacrer 4 % de son Pib et 15 % de son budget à l’éducation. Mais pas mal de pays ne le font pas encore et restent en deçà de ce minimum requis », a regretté Nicole Bella. Cela fait que dans les pays les moins avancés, 1/3 des dépenses d’éducation est assumé par les ménages. De ce fait, le privé est en train de prendre une grande partie dans le secteur de l’éducation. « Le soutien du privé est important. Le marché mondial du soutien scolaire privé devrait dépasser les 227 milliards de dollars d’ici à 2022. L’Objectif du développement durable 4 appelle les pays à mettre en place une éducation inclusive équitable et de qualité suivant une perspective holistique allant de la petite enfance à l’âge adulte », lit-on dans le document.
avec Le Soleil