Les Organisations de la société civile ont dénoncé la percée significative des privés dans le système éducatifs des pays de l’espace francophone.
Réunies pendant trois jours à Dakar, elles attirent l’attention des pouvoirs publics sur les dangers de ce fléau.
La société civile francophone veut barrer la route aux envahisseurs de l’enseignement privé qui commencent à prendre le pas sur l’enseignement public. Une centaine d’organisations militant pour la cause de l’école sont en conclave, depuis hier, pour discuter, pendant trois jours, des solutions à ce fléau. Le président du conseil d’administration de la Coalition des organisations en synergie pour la défense de l’école publique (Cosydep), Moussa Mbaye, a indiqué que cette rencontre est une alerte de la société civile pour qu’il y ait de la régulation, avec comme idée fondamentale l’Education de qualité est un droit. Sinon, dit-il, cela va encore impacter l’engagement des pays dans l’atteinte des Objectifs du développement durable (Odd). Parce que, souligne-t-il, cela va créer des inégalités dans les enseignements apprentissages. «Cela a aussi un impact sur la qualité de l’Education. Si on ne régule pas ce secteur, n’importe qui viendra faire une offre éducative. Et on se rend compte que les gens, avec des coûts trop élevés, vendent du vent à des parents qui pensent que leurs enfants vont bénéficier d’un enseignement de qualité. Aussi, on doit faire en sorte que cela ne soit pas une entrave au droit à une éducation. L’Education publique de qualité relève des prérogatives de l’Etat. Donc, il doit s’engager», affirme-t-il. Mais ce qui intrigue le Pca de la Cosydep, c’est le fait que les envahisseurs privés ne s’intéressent qu’au profit qu’ils peuvent en tirer. «Nous formons nos citoyens pour qu’ils s’insèrent, afin d’acquérir des connaissances et des valeurs. Nous n’allons pas abandonner nos enfants à l’appétit des gens qui voient l’éducation comme un moyen de se remplir les poches», peste Moussa Mbaye.
Le maître d’œuvre de cette rencontre, le coordonnateur national de la Cosydep, Cheikh Mbow, a indiqué, que pour alerter, des organisations de la société civile francophone ont produit un document dénommé «Appel de la Société civile». Ce qui veut dire que la société civile a organisé des consultations à travers le monde, pour réfléchir sur les principes directeurs qui vont encadrer l’intervention du secteur privé dans éducation. De son côté, le représentant du Comité syndical francophone de l’éducation et de la formation (Csfef), Luc Allaire, a estimé qu’il ne faut pas que «la présence d’acteurs privés remette en cause ces droits fondamentaux d’éducation publique de qualité pour tous». Et pour palier cela, il préconise la promotion de la réflexion, du débat et de la mobilisation contre la marchandisation de l’éducation. Cela, afin de garantir que les systèmes éducatifs promeuvent la réalisation du droit à l’éducation. Lui emboîtant le pas, le coordonnateur du Réseau africain de campagne pour l’éducation pour tous (Ancefa), Samuel Dembélé, d’affirmer que la question de l’offre éducative gratuite et de qualité doit être garantie par les Etats.
Mamadou GACKO