Ousmane SARR, ouvrier à l’usine SOMETA est décédé, broyé par les lames des machines. Le travailleur qui devrait remplir son contrat vis-à-vis de l’usine a quitté tôt le matin son quartier Thiaroye Azur pour rallier Sébikotane, pour son travail quotidien. Il a été broyé en plein labeur par la lamineuse. «Le laminoir en pleine action a accroché son boubou et l’a laminé en une fraction de seconde. Les sapeurs-pompiers ont mis plus d’une demi-heure pour extirper ce qui pouvait rester du corps», indique Seydina Dieng, ouvrier de SOMETA, témoin des faits. Ses amis et camarades de travail, rassemblés tôt ce lundi matin à l’usine, sont venus protester contre le manque de sécurité tant décrié depuis plusieurs années. En fait, cette l’usine est une faucheuse. Chaque année, des accidents similaires sont notés. Ce qu’ils veulent, c’est du matériel pour assurer la sécurité des ouvriers. «Il n’y pas de mesures de sécurité. Les chaussures ne tiennent pas plus d’un mois avec la chaleur épouvantable qu’il y a à l’intérieur. Les responsables chargés de veiller sur la sécurité du personnel n’osent piper mot de peur de se voir renvoyés», déclare Seydina Dieng. La peur au ventre, les ouvriers qui n’osaient pas parler à la presse, sous peine d’une expulsion, dénoncent le comportement de leurs supérieurs qui sont peu soucieux des normes sécuritaires. «Je ne pouvais pas supporter la chaleur. Nous travaillons 12 heures de temps pour un salaire journalier de 4 000 francs CFA. Nous n’osons pas parler pour ne pas nous attirer la foudre de nos patrons. Ce qui se passe dans cette industrie ne peut être expliqué, il faut le voir pour le croire», lance cet homme sous le couvert de l’anonymat. Le reste du corps de la victime est acheminé à l’hôpital le plus proche.
Najib SAGNA