Jusqu’à la veille du vote, l’issue ne faisait aucun doute : Hillary Clinton allait occuper la Maison Blanche.
Finalement, Donald Trump a été élu président des Etats-Unis à la surprise des médias et des sondages, incapables de « voir venir la vague ».
Depuis des mois Hillary Clinton était donnée favorite. Sondages après sondages, avec certes des hauts et des bas, la candidate démocrate devait succéder à Barack Obama et devenir la première femme à la Maison Blanche. Patatras. Donald Trump a été élu, mercredi, 45e président des Etats-Unis.
« Ce qui me frappe c’est le parallèle avec le Brexit: peur du présent, nostalgie du passé », pointe le géopoliticien à l’Institut Montaigne Dominique Moïsi.
En effet, ce résultat contraire aux sondages qui n’est pas sans rappeler la sortie imprévue de la Grande-Bretagne de l’Union européenne. D’ailleurs au dernier jour de campagne, Donald Trump appelait de ses voeux « un Brexit puissance trois ».
Tout au long de sa campagne, Donald Trump a vilipendé des sondages en sa défaveur. Son équipe de campagne a souvent mis en avant le fait que les électeurs de leur champion n’assumaient pas forcément leur choix, minimisant de fait son score. « Les sondages se sont trompés », a confirmé à l’AFP James Davis, pasteur noir américain de 46 ans venu de l’Etat-clé de l’Ohio pour assister au triomphe de Donald Trump.
« Je dirais que c’est d’abord à cause des stigmates attachés au fait d’être un supporteur de Trump et en conséquence il y a un énorme mouvement sous-terrain qui est arrivé de nulle part », analysait-il.
« Jamais Trump n’a été devant Clinton » pendant la campagne
Surtout la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle américaine est « un pied de nez à tout l’establishment », estime Pierre Melandri, historien spécialiste des États-Unis sur RMC. Dont les sondages seraient l’outil partisan mais aussi les medias « qui ont pris position avec force en faveur de Clinton ». En effet, sur 200 titres américains, 194 ont pris position pour Clinton.
« Les sondages se sont trompés qualitativement, expose Jean-Bernard Cadier, correspondant de BFMTV à Washington. On nous avait dit que les femmes ne voteront pas Trump, que les Noirs ne voteront pas Trump or, si on regarde les sorties des urnes qui a voté pour Donald Trump: des femmes, des Noirs, des Latinos. Personne n’a vu venir cette vague ».
Mais, « c’est surtout une erreur américaine, tranche François Durpaire, spécialiste des Etats-Unis. Jamais en plus d’un an de campagne Donald Trump n’a été donné devant Hillary Clinton dans la moyenne des sondages. A peine y-a-t-il eu un rapprochement en fin de campagne avec l’affaire des emails relancée par le FBI mais quand Hillary Clinton est donnée avec trois points d’avance à la veille du scrutin, nous sommes obligées de la présenter comme favorite. »
Bfmtv