Yakhya Diop Yékini a mis fin, depuis lundi, à sa carrière sportive et ne compte pas revenir sur sa décision. Bien qu’ayant assuré de rester dans l’arène, il a promis de s’activer désormais dans l’organisation des combats de lutte simple, communément appelés Mbapat. Par conséquent, avec son départ ainsi acté, les observateurs se préoccupent de sa succession à la tête de l’écurie Ndakarou, dont il était le porte-drapeau.
Pendant ses quinze années de règne, voire plus, l’enfant de Bassoul et de Joal a porté, à bout de bras, le flambeau de cette écurie qu’il a bien honorée par ses prouesses. Quel lutteur va assurer la relève ? Une question qui préoccupe l’encadrement de l’ex-roi des arènes. Joint, hier, par téléphone, Katy Diop n’a pas fait dans la langue de bois pour avouer le vide que cette retraite va provoquer dans son écurie. «On savait qu’un jour ou l’autre, Yékini allait partir à la retraite. Seulement, il faut oser le dire ; on n’a pas préparé sa succession», avoue-t-il. «Aujourd’hui, son départ a forcément créé un vide», se préoccupe ce responsable technique de l’écurie Ndakaru.
Il y a de cela quatre ans, nombre d’observateurs misaient sur Malick Niang et Yékini Jr pour la succession de l’enfant de Bassoul. Mais bien avant les deux chutes que leur chef de file a enregistrées devant Balla Gaye 2 (2012) et Lac de Guiers 2 (2016), ces deux jeunes espoirs avaient déjà quitté cette écurie Ndakarou. Des départs qui se font plus ressentir aujourd’hui avec la retraite actée du champion sérère. «Pratiquement tous les lutteurs qui étaient en bonne position pour la succession de Yékini, ont quitté l’écurie. Il ne nous reste que des espoirs. Donc, pour ne pas faire dans la langue de bois, il nous sera difficile de trouver un successeur à Yékini», insiste Katy DIOP.
Même s’il reconnaît qu’il y a des espoirs pétris de talent, seulement voir un lutteur assurer la relève dans les deux saisons, reste une équation difficile à résoudre. «Succéder Yékini n’est pas une chose facile. Au-delà du talent, il faut être un grand sportif, un grand leader. Et être un sportif, c’est quelqu’un qui ne néglige aucun détail. Il faut savoir se coucher très tôt, respecter les entraînements. Il faut aussi s’abstenir et être un bon croyant, quelle que soit son appartenance religieuse. Aujourd’hui, avec la jeune génération, il est très difficile de voir un lutteur qui peut remplir ces critères», avise Katy Diop.
L’ex-président de l’Association des amateurs, Doudou Diagne Diécko pense que Yékini ne devait pas prendre de sitôt cette décision de mettre fin à sa carrière de lutteur. Parce que son départ va provoquer un vide dans le cercle restreint des Vip et plus particulièrement parmi les poids lourds. «Je ne partage pas cette décision de Yékini. Il pouvait continuer pour quelques années encore. Son retrait va créer un vide au sein des poids lourds», s’offusque ce dernier que nous avons joint, hier, par téléphone.
WALF