Le gouvernement n’est pas prêt à supprimer les exonérations fiscales qui ont actuellement atteint le seuil de 500 milliards de francs CFA. La révélation a été faite, hier, par le Secrétaire général du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, Cheikh Tidiane Diop. Ce dernier, qui présidait la 11ème assemblée générale du forum des administrations fiscales ouest africaines, a écarté cette option du fait de la nécessité de pérenniser la stabilité fiscale du pays.
Une étude sur l’imposition des sociétés révèle que le Sénégal perd environ 500 milliards de francs Cfa par an dans les exonérations fiscales. Ce, au profit des multinationales, certaines institutions étatiques et amis du pouvoir. Malgré ces énormes pertes financières, le gouvernement écarte toute idée de supprimer les avantages fiscaux. Et, c’est le Secrétaire général du ministère de l’Economie, des Finances et du Plan, Cheikh Tidiane Diop, qui l’a fait savoir, hier, en marge de la 11ème assemblée générale du forum des administrations fiscales ouest africaines. Selon lui, la fiscalité demeure et demeurera toujours un instrument de politique économique. «Dans tous les pays du monde, au sein de toutes les administrations et de tous les codes fiscaux, les exonérations sont prévues. Dire que nous allons vers une suppression des subventions, ce n’est pas le sens de mon propos», a tenu à préciser M. Diop.
Ainsi, en lieu et place d’une suppression, l’Etat opte pour une rationalisation, alors qu’il ressort des analyses des spécialistes de la fiscalité que le Sénégal a une capacité fiscale de près de 7 000 milliards. Mais, l’Etat renonce à cette somme chaque année au profit des multinationales et certaines institutions étatiques. «On va aller vers une rationalisation des exonérations. Mais, en tout état de cause, nous aurons toujours des exonérations au regard des orientations des politiques et des secteurs que nous voulons promouvoir pour le développement économique et social du pays», a-t-il indiqué.
Ces 500 milliards d’exonérations fiscales, soit plus de 30 % du budget, sont essentiellement faites aux entreprises qui n’investissent pas, ne créent pas d’emplois et rapatrient automatiquement tous leurs bénéfices vers leur pays d’origine.
WALF