Le Slovène Aleksander Ceferin a été élu président de l’Uefa mercredi à Athènes, lors d’un congrès exceptionnel. Ceferin a recueilli 42 voix, contre seulement 13 pour son rival, le Néerlandais Michael van Praag.
Il exercera ses fonctions pour une durée de deux ans et demi, temps qui restait au mandat de son prédécesseur Michel Platini. Qui est le septième à s’asseoir dans le fauteuil de président de l’instance du football européen ?
Comme beaucoup d’autres avant lui, il affirme incarner le renouveau. Aleksander Ceferin, visage taillé à la serpe et regard bleu, est le nouveau président de l’UEFA. Inconnu du grand du public, cet avocat de 48 ans a été élu à une écrasante majorité. Ceferin (à prononcer Tcheferin comme il l’a signalé lui-même), par ailleurs président de la fédération slovène depuis 2011, a ainsi recueilli 42 voix, contre seulement 13 à son opposant, le Néerlandais Michael van Praag. Un plébiscite. « Ma famille est très fière de moi, mon petit et beau pays la Slovénie est très fier de moi. J’espère qu’un jour vous serez fiers de moi », a déclaré Ceferin après son élection. Il s’installe dans le fauteuil de patron de l’instance qui régit le foot européen pour deux et demie, temps restant du mandat de son prédécesseur Michel Platini, contraint à la démission en mai dernier.
Avocat renommé et père de famille
Aleksander Ceferin, par ailleurs ceinture noire de karaté et basket-ball, n’a pas besoin du football pour vivre. Cet avocat pénaliste dirige en effet depuis 1993 le cabinet familial, accessoirement le plus important de son pays, installé à Grosuplje, dans la banlieue de Ljubljana. Une réussite qui lui fait dire : « Je ne suis la marionnette de personne. Hormis peut-être celle de mes enfants ». Il en a trois. Il a aussi traversé 5 fois le Sahara. 4 en voiture et 1 en moto.
Soutenu par les petites fédérations… et quelques gros
Entré en campagne le 8 juin dernier, Ceferin a légitimé sa candidature grâce, dans un premier temps, à l’appui des fédérations scandinaves. Il a pu ensuite convaincre les fédérations des Balkans, puis l’Italie, la Turquie, la Russie, l’Allemagne et la France, pour finalement se constituer une très large majorité en un temps record.
Ses idées
Ceferin se pose en héritier de Michel Platini. S’il déclare ne pas vouloir faire de promesses irréalistes, son discours navigue savamment entre deux eaux. Il affiche ainsi une volonté de défendre les intérêts des « petits » pays. Mais il se garde bien d’affirmer une position tranchée sur la réforme de Ligue de la Ligue des champions qui verra, à partir de 2018, le nombre de représentants des quatre pays les mieux classés passer à quatre clubs. Il clame sa volonté de mettre un terme aux querelles qui opposent l’UEFA à la Fifa. Ceferin l’avait annoncé avant l’élection, l’une de ses premières mesures sera de limiter les mandats. « On ne peut pas être président de l’UEFA ou membre du comité exécutif pendant vingt ans, ce n’est pas possible, a déclaré Ceferin. Quand vous êtes là depuis si longtemps, vous pensez que l’instance vous appartient. »
Vraiment indépendant ?
S’il a amusé avec son image de la marionnette, Ceferin serait, selon le magazine norvégien Josimar, sous influence du patron de la Fifa, Gianni Infantino. Dans une enquête publiée le 5 septembre, Josimar révèle les liens multiples qui unissent les deux hommes. Infantino aurait ainsi œuvré en coulisse pour assurer l’élection de son protégé via son directeur de stratégie à la Fifa, le Norvégien Kjetil Siem. C’est lui par exemple qui aurait organisé le ralliement des pays nordiques au candidat Ceferin. Autre fait troublant, la nomination récente à un haut poste de la Fifa, d’un ami et compatriote de Ceferin, Tomaz Vesel. Installé le 6 juillet dernier à la tête du comité d’audit et de conformité de la Fifa, Vesel a depuis piloté la substantielle augmentation de salaire… d’Infantino, dont la rémunération est passée de 1,36 million d’euros annuels. Des éléments auxquels Ceferin répond : « Je suis indépendant, croyez-moi. »
BfmTv