Une marche pacifique de protestation suivie de déclaration à la presse a été organisée, hier matin, à Diokoul dans le département de Kébémer par le Collectif des résidents et ressortissants des différents villages concernés. Ces habitants ont protesté contre l’attribution, qu’ils jugent arbitraire, de 1 000 ha de terre à une Société Privée SENEGINDIA à la date du 23 juin 2015.
Selon Moustapha BA, président dudit Collectif, le Projet n’a pas été validé au niveau régional alors que c’est le préfet de Kébémer en personne qui le pilote. En effet, dans un communiqué qui nous est parvenu, il est indiqué que le Sous-préfet de Ndande avait rejeté cette délibération du Conseil municipal de Diokoul par Arrêté N° 037 AND/SP du 1er août 2016 rapportant l’Arrêté N° 31 AND/SP du 11 juillet 2016 portant refus d’Approbation de la délibération N° 16 COM/DD, 23 juin 2016 du Conseil municipal de Diokoul Diawrigne). Mais, le Préfet de Kébémer a, par lettre N° 76 PDK/ P/ CONF du 29 juillet 2016, obligé le Sous-préfet à approuver cette délibération du Conseil municipal.
Ainsi, pour faire face à cette situation d’abus de pouvoir et d’accaparation des terres, ponctués de menaces à peine voilées (interdiction de tenir une émission à la radio Kebs Fm de Kébémer, des convocations à la gendarmerie, des intimidations), le collectif des résidents et ressortissants des différents villages concernés (Gadd Kébé, Mérina Diokoul, Badar, Dagua) a battu le macadam.
Joint au téléphone, M. BA se dit satisfait de cette mobilisation car, dit-il, tous les défis ont été relevés. «Nous sommes satisfaits de cette mobilisation qui a été à la hauteur de nos attentes. Nous avons pu relever tous les défis. D’abord, la marche a finalement eu lieu contrairement à ce que disait l’autre camp. Ensuite il y avait une bonne organisation avec une très forte mobilisation. Les 118 détenteurs de terre ont tous répondu présents accompagnés par leurs familles et de leurs amis. En fin, la marche s’est déroulée de manière pacifique, calme et dans la discipline totale», a-t-il commenté tout en soulignant l’engagement et la détermination dont le collectif a fait preuve face à ce forcing.
Bachir NDIAYE (WALFnet)