A l’approche de la Tabaski, nombreux sont les chefs de famille confrontés à la pression sociale à chercher à acquérir un mouton, à tout prix,quitte à contracter des prêts ou à se tourner vers les jeux de hasard. Pourtant, ces pratiques sont loin d’être conformes aux principes de l’Islam. C’est ce qu’a tenu à rappeler Ahmadou Makhtar KANTE, Imam de la mosquée de Point E, dans un entretien accordé à WalfQuotidien.
«Islamiquement parlant, on ne doit jamais être prêt à faire n’importe quoi pour avoir le mouton de Tabaski, surtout si c’est au nom de la religion», avertit-il. Le prêcheur souligne que ce sacrifice n’est pas une obligation si l’on ne dispose pas des moyens nécessaires. Il le compare au Pèlerinage, qui est pourtant un pilier de l’Islam mais que beaucoup ne réalisent pas faute de moyens, sans que cela ne crée une pression sociale.
Ahmadou Makhtar KANTE déplore que la société ait vidé la Tabaski de son essence spirituelle. «Soixante-quinze pour cent de ce qui se fait pendant cette fête n’est pas recommandés par l’Islam», insiste-t-il. Il met en garde contre l’endettement excessif, précisant que, selon certains savants, une dette n’est envisageable que si elle peut être remboursée avant la prochaine Tabaski. D’autres estiment que si l’on n’a pas les moyens dans les trois jours qui suivent la fête, le sacrifice ne s’impose plus.
L’Imam condamne aussi avec fermeté le recours aux jeux de hasard pour obtenir un mouton. «L’Islam interdit le jeu de hasard. Si vous faites immoler un mouton obtenu de cette manière, vous n’avez pas accompli le sacrifice tel que recommandé par la religion», tranche-t-il. Pour lui, il est temps que les musulmans reconsidèrent leurs priorités : «Ce n’est pas la société qui dicte les règles de l’ISLAM, mais le Coran.»
Babacar NGOM