L’ancien ministre Mansour FAYE a exprimé ses préoccupations concernant l’arrêté primatorial émis le 22 janvier 2025.
Ce texte, signé par le premier ministre Ousmane SONKO, évoque le « respect de la réglementation relative aux missions à l’étranger » et s’appuie sur le décret N° 2017-1371 du 27 juin 2017.
Mansour FAYE a souligné que ce nouvel arrêté renforce de manière significative « les pouvoirs du Premier ministre », une décision qui, selon lui, soulève plus de questions qu’elle n’apporte de réponses.
L’ancien ministre rappelle que sous le régime de Macky SALL, chaque ministre en mission à l’étranger devait présenter son ordre de mission et le décret d’intérim à l’aéroport.
Cependant, il s’interroge sur les motivations réelles derrière ce nouvel arrêté, qu’il considère comme un texte qui n’apporte rien de substantiel.
« Est-ce donc pour stopper ou masquer les dérives notées ? » s’interroge-t-il, insinuant que cette initiative pourrait être une tentative de réguler des comportements jugés inappropriés au sein du gouvernement.
Il a critiqué également le comportement du Premier ministre, qu’il accuse de banaliser la fonction présidentielle.
Selon lui, l’utilisation de l’avion de commandement pour des missions qui ne sont pas clairement définies est symptomatique d’une dérive inquiétante.
« C’est la première fois qu’on observe un PM faire du ‘Tambambalou’ avec l’aéronef de la République du Sénégal pour des missions que je ne parviens pas à qualifier ! » déclare-t-il, appelant à une transparence accrue sur les raisons de ces voyages dans la sous-région, notamment en Mauritanie et en Gambie.
L’ancien ministre souligne que l’usage de l’avion présidentiel est soumis à des conditions strictes, respectées dans la plupart des pays.
Théoriquement, le Premier Ministre et le ministre des Affaires étrangères peuvent utiliser l’avion de commandement pour représenter le président ou avec son autorisation, mais cette pratique reste exceptionnelle.
Faye appelle donc à une clarification des règles et des usages en matière de déplacements officiels, afin de préserver la dignité et l’intégrité de l’institution présidentielle.
Liboire SAGNA