Les populations de Yafera, un village de Bakel commencent à regagner leurs maisons après y avoir été chassées par les crues du fleuve Sénégal. Les écoles devraient rouvrir ce lundi. Avec le retrait des eaux, les populations sinistrées respirent un tant soi peu.
(Correspondance) – Après plusieurs semaines sous les eaux, des populations sinistrées du département de Bakel commencent à retrouver le sourire. Le fleuve recule lentement mais sûrement, ceci au plus grand bonheur des riverains qui ont vécu une véritable tragédie. C’est le constat au niveau du village de Yafera, qui se remet progressivement des inondations. L’un des villages les plus touchés de l’arrondissement de Balou est désormais accessible, et les populations retournent dans leurs maisons avec l’aide du service d’hygiène. Même les cours devraient reprendre dès ce lundi. «Oui, l’eau commence à se retirer des maisons, et les populations regagnent leur domicile. Il est nécessaire de désinfecter les lieux, ce que le service d’hygiène est en train de faire. Même le poste de santé commence à fonctionner grâce à l’aide des militaires. Le village est maintenant accessible, et le réseau de téléphonie mobile a repris du service. Les écoles rouvriront leurs portes ce lundi», a confirmé le chef du village.
Le constat est le même à Aroundou et dans plusieurs hameaux situés à Balou dont les habitants ont été contraints de déménager sous l’emprise des crues du fleuve Sénégal. Dans le département de Bakel, les populations les plus impactées se trouvent dans l’arrondissement de Moudéry où elles sont coincées dans leurs différents villages.
La plupart des habitants qui avaient abandonné leurs maisons suite aux inondations, sont revenus sur les lieux. «Au moment où les crues du fleuve s’emparaient du village, je n’ai pu sauver que ma famille. Tous mes bagages sont restés dans l’eau et nous avons vécu des moments atroces sans aucun moyen de défense. Nous nous en remettons à Dieu et nous savons que c’est une calamite naturelle», a dit Cheikhou Diakité habitant de la localité. Les sapeurs-pompiers et les éléments de la brigade d’hygiène veillent au grain pour sécuriser les lieux.
Face à cette catastrophe, l’action des autorités est visible suite à l’enveloppe de huit milliards dégagée par le gouvernement pour soutenir les populations sinistrées. Cependant, la solidarité entre les villages s’est renforcée. Des chaînes d’entraide s’organisent pour soutenir ceux qui ont tout perdu, mais l’ampleur de la crise dépasse les capacités locales. Le département de Bakel est confronté à une urgence humanitaire, et l’aide de l’État, ainsi que des organisations internationales, est indispensable pour soulager les populations en détresse.
Amadou Issa KANE