Après quatre mois sans salaires, les travailleurs de la Société africaine de transformation, reconditionnement et de commerce (Satrec) ont manifesté ce vendredi leur mécontentement. Cinq d’entre eux ont été arrêtés par la gendarmerie de Mbao.
Les travailleurs de laSociété africaine de transformation, reconditionnement et de commerce (Satrec)sont très remontés contre leur employeurs. En conférence de presse, hier, à Rufisque, ils affirment que la direction a fait arrêter cinq des leurs par la gendarmerie de Mbao. Pourtant, disent-ils, ils ne réclament que leur dû. Pour les employés en colère, le directeur refuse de les payer et fait du dilatoire en intimidant le personnel. «Après quatre mois d’arriérés de salaires, à la veille du Magal de Touba, une délégation des travailleurs de la Satrec est allée rencontrer le Pdg afin de demander le paiement d’au moins un mois de salaire pour les préparatifs de l’événement. Ce dernier a proposé de régler la moitié du salaire mensuel, étant dans l’incapacité de payer l’intégralité. La délégation est alors retournée consulter sa base», a indiqué le porte-parole des délégués du personnel, Souleymane Mbaye. Et de poursuivre : Le vendredi 30 août, aux environs de 13 heures, quelques délégués se sont rendus de nouveau auprès du Pdg. Cependant, celui-ci leur a notifié qu’il ne pouvait pas les régler faute de fonds disponibles. Désemparés et dans une totale désolation, les travailleurs ont alors décidé de fermer toutes les issues de l’usine. M. Haïdouss a alors alerté la gendarmerie pour arrêter cinq délégués».
Poursuivant, le porte-parole des délégués du personnel affirme qu’ils ont commis un avocat qui s’est rendu à la gendarmerie pour s’enquérir de la situation. Mais, on lui dit que l’affaire ne peut être traité que lundi (aujourd’hui). «Nous condamnons cette énième forfaiture et réclamons la libération immédiate et inconditionnelle des cinq délégués arrêtés pour avoir exercé leur droit de grève, consacré par la Constitution. Nous informons les autorités du pays qu’à la Satrec, les travailleurs sont surexploités, ne bénéficient pas d’assurance, leurs salaires ne sont pas bancarisés, et il n’y a pas d’avance de Tabaski, pas de reversement de cotisations à l’Ipres», fulmine M. Mbaye.
La réaction du Pdg
Interpelée, la direction de Satrec se dit victime de séquestration. C’est pourquoi elle a saisie la gendarmerie. Le Président directeur général (Pdg), Chaouki Haïdouss a précisé avoir lui-même contacté les gendarmes et déposer une plainte. Ce qui a conduit à l’arrestation des cinq agents dont le chef de la sécurité. «La Satrec a subi un détournement de plusieurs milliards. J’avais demandé un délai pour relancer l’activité de l’entreprise, mais certains employés ont refusé d’attendre. Cinq agents tirent les ficelles et malheureusement, ils emportent les autres. Cela a exacerbé la situation de la boite», explique M. Haïdouss.
Najib SAGNA