L’Etat veut saisir comme prétexte les assises des acteurs des médias portant sur l’avenir et l’encadrement de la profession pour apporter des réformes profondes dans la presse sénégalaise. Et le Conseil national pour la régulation de l’audiovisuel (Cnra) constitue la première étape de cette nouvelle politique de Alioune Sall, ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique. Dans son argumentaire, il rappelle que le Haut conseil de l’audiovisuel créé en 1998 remplaçant le défunt Haut Conseil de la Radio et de la Télévision, a pu conforter le débat politique contradictoire dans les médias publics, mais aussi confirmer l’ouverture dans le paysage médiatique engagée déjà en 1994 avec la création des radios privées. «Après l’alternance démocratique de 2000, cette tendance de libération médiatique s’est poursuivie. 2006 a vu la naissance du Conseil national de régulation de l’audiovisuel (Cnra) pour une meilleure régulation dans un contexte de floraison médiatique», souligne-t-il.
Selon lui, 18 années après l’avènement du Cnra et dans un contexte où les normes internationales, visant la dépénalisation des délits de presse et auquelle le Sénégal, s’est toujours conformé, s’imposent de plus en plus. «Il est donc crucial de se doter d’un nouvel organe de régulation qui prendra en compte les différentes spécificités du monde des médias et des réseaux sociaux. Cela impliquera également une révision de certaines dispositions du Code de la presse, aujourd’hui caduques, dans une démarche inclusive, participative et consensuelle afin de lever certaines équivoques», espère-t-il.
Le ministre de la Communication estime que le terme «dépénalisation» ne veut pas dire absence de sanctions en cas de faute et ne voudrait pas dire que les professionnels des médias ne devront plus répondre de leurs actes face à la justice. «Toutefois, il reviendra aux acteurs engagés dans le processus de réformes de définir avec les pouvoirs publics et le Cored à travers son Tribunal des pairs», explique-t-il.
Salif KA