L’ancien président Abdou Diouf revoit sa copie. Contrairement à la lettre signée avec Abdoulaye Wade, il affirme qu’il appartient au Conseil constitutionnel, et à lui seul de dire le droit et de prendre les décisions qui s’imposent à tous concernant le calendrier électoral et le respect de la durée du mandat présidentiel.
Volte-face de Diouf. Sa correspondance avec son successeur Abdoulaye Wade validant le report de la présidentielle décidé par Macky Sall, l’ancien président Abdou Diouf rectifie le tir. «Comme vous le savez, depuis que j’ai quitté le pouvoir le 1er avril 2000, je me suis toujours abstenu de tout commentaire sur la vie politique sénégalaise. Fidèle en cela à la ligne républicaine tracée par le Président Léopold Sédar Senghor. J’ai décidé de rompre le serment que je m’étais fait car notre pays vit une crise institutionnelle sans précédent», écrit-il avant de «constater avec regret et tristesse», que la lettre publiée avec sa signature et celle du Président Abdoulaye Wade suscite, beaucoup d’incompréhension.
Le prédécesseur du président Wade à la magistrature suprême tient à préciser afin qu’il n’y ait aucune équivoque, que le Conseil constitutionnel qu’il a créé en 1992 reste le garant ultime de nos institutions et de notre démocratie. «C’est à lui et à lui seul de dire le droit et de prendre les décisions qui s’imposent à tous concernant le calendrier électoral et le respect de la durée du mandat présidentiel», poursuit-il. Dans ce sillage, le président Diouf demande au peuple sénégalais, à sa classe politique et à ses dirigeants de faire preuve de retenue et d’intégrité «en appliquant à la lettre» les dispositions de notre Constitution tout en préservant les libertés publiques acquises de haute lutte dans la construction de notre démocratie. Dans la lettre co-signée avec Wade, il est écrit : «Nous appelons l’ensemble des dirigeants politiques, du pouvoir et de l’opposition, ainsi que les responsables de la société civile, à participer à des discussions franches et loyales, afin que la prochaine élection présidentielle du 15 décembre 2024 soit tenue dans des conditions parfaitement transparentes, inclusives et incontestables».
Magib GAYE