Décidément WalFadjri est loin d’être seul dans son combat pour la restitution de la licence de sa télévision. En effet, plus les jours passent, plus les soutiens font foison. Dans un communiqué transmis, l’Action pour les droits humains et l’amitié (Adha) exige de l’Etat la restitution de la licence de Walf Tv, à qui elle apporte tout son soutien.
Par ailleurs, Adha «reste profondément préoccupée par les mesures prises aux fins de repousser de plusieurs mois l’élection présidentielle au Sénégal, initialement prévue le 25 février 2024». Selon Adama Mbengue et ses camarades, une telle initiative «entache notre longue tradition de démocratie et ouvre ainsi une période de grande incertitude au Sénégal». Pis, ils estiment qu’une telle modification permet de proroger de fait la durée du mandat du président de la République qui, pourtant, ne peut l’être, d’autant plus qu’elle est frappée d’intangibilité à travers l’article 103 de la Constitution du Sénégal. Il s’y ajoute «le coup d’Etat» constitutionnel faisant suite au vote de la majorité mécanique des députés de l’Assemblée nationale, et enfin, l’arrestation de plusieurs concitoyens et la restriction des données mobiles.
Constatant la violation de la Constitution en son article 103 et aussi le changement anticonstitutionnel au regard de la charte africaine de la démocratie, des élections et de la gouvernance, dans son paragraphe 23 alinéa 5, Adha rappelle que la liberté de manifester permet à tous les citoyens d’exprimer, à titre individuel ou collectif, leur désaccord et de chercher à influencer ou à renforcer les processus d’adoption des décisions politiques. Elle interpelle ainsi l’Etat du Sénégal et lui recommande vivement de poursuivre le processus électoral enclenché ; de respecter le droit des libertés d’expression et de manifestations pacifiques du peuple sénégalais comme le stipule la Constitution ; d’assurer aux candidats retenus un bon déroulement de leur campagne, dans la paix et la sérénité, etc. Adha recommande également à la société civile, à la Cedeao, à l’Union européenne et à la communauté internationale d’accompagner le Sénégal jusqu’au terme du processus électoral ; à l’Etat de cesser les arrestations arbitraires, de libérer tous les détenus d’opinion et politiques.
Samba BARRY