Après le chef de l’Eglise catholique, Monseigneur Benjamin Ndiaye, le Conseil national du laïcat du Sénégal exige l’organisation de la présidentielle à date échue. Cette organisation chrétienne rappelle que le 3 février dernier, pendant que le processus électoral très avancé suivait son cours, à la veille du démarrage officiel de la campagne électorale, le président Macky Sall a annoncé avoir «signé le décret du 3 février 2024 abrogeant le décret» du 26 novembre 2023 fixant la présidentielle au 25 février 2024. Ce qui signifie un report, sine die, de l’élection présidentielle. Le Conseil national du laïcat du Sénégal exprime, «avec amertume et regret, tout son désaccord» avec cette décision dont les conséquences peuvent mener le Sénégal vers des lendemains incertains. Dans un communiqué, il souligne que cette décision inédite, en contradiction avec la tradition démocratique légendaire du Sénégal, comporte des «risques réels d’instabilité» et constitue pour notre organisation une «vive préoccupation».
Fidèle à ses valeurs de paix et de fraternité et au nom de l’intérêt supérieur de la Nation, le Cnl invite le président de la République ainsi que tous les acteurs politiques à un respect scrupuleux du calendrier républicain. Le Cnl exhorte l’État et toutes les parties prenantes du processus électoral, notamment les partis politiques, à travailler pour la paix et la stabilité du Sénégal en trouvant dans les meilleurs délais les solutions nécessaires pour organiser une élection transparente, inclusive, apaisée et démocratique.
Le Cnl rappelle que le 3 juillet 2023, dans son adresse à la nation, en contexte de forte tension politique, le président de la République décidait de ne pas se présenter à l’élection présidentielle du 25 février 2024. Cette décision importante pour la paix et la stabilité du pays a été saluée à sa juste valeur par nos compatriotes et tous les démocrates à travers le monde. Soucieux de la paix et de la stabilité de notre pays et au nom des valeurs de notre société, le Cnl avait exprimé ses félicitations et son respect, sans manquer d’encourager un dialogue sincère et inclusif entre tous les acteurs politiques et les bonnes volontés, pour le plus grand bien de notre pays.
Charles G.DIENE