«Nous pouvons s’attendre à un match très fermé et trop tactique. L’adversaire va chèrement vendre sa peau parce qu’une défaite pourrait ultérieurement compliquer ses affaires. Je crois aussi que l’équipe nationale va évoluer différemment que lors de sa première sortie. C’est le match le plus important de cette phase de groupes dans la mesure où il nous permettra de nous jauger afin de mieux connaitre notre vraie valeur face à une grande nation du football continental. C’est également une rencontre de qualification parce qu’en cas de victoire, nous validons officiellement notre participation au prochain tour de la compétition. C’est vraiment un choc qui vient à son heure face à un adversaire que nous connaissons bien et que nous respectons également. Souvent lors de nos différents duels, le Cameroun est très dangereux lorsqu’il est en position d’outsider et nous le favori. Le Sénégal ne peut plus tronquer son statut actuel. Je vois que tout le monde en est bien conscient et c’est un atout favorable parce que cela permet à l’équipe de savoir à quoi s’attendre.
S’agissant de notre récente confrontation en match amical que nous avions gagné (1-0), j’en suis sûr que les deux équipes l’ont oublié depuis longtemps. Le contexte est différent. Là, c’est le tournoi le plus relevé du continent. Mieux, le Sénégal dispose de plusieurs facettes tactiques de jeu qui lui permettent de surprendre l’adversaire. Actuellement en tant que champion d’Afrique en titre, le Sénégal est aussi intrinsèquement meilleur que le Cameroun. Maintenant, il va falloir continuer à le prouver. Cette sélection du Cameroun ne dispose pas assez d’arguments collectifs. Il appartiendra aux joueurs sénégalais d’être patients sur ce qu’ils font parce que les Camerounais sont des compétiteurs avec un état d’esprit très positif. Au-delà de leurs rares individualités, ils ont aussi l’expérience et ont un entourage de légendes avec un vécu extraordinaire.
Vu le match fourni dans l’entrejeu lundi dernier par le duo Lamine Camara et Pape Guèye, je ne vois pas comment l’entraineur va oser les mettre sur le banc pour cette deuxième sortie. La performance est la meilleure base sélective pour tout technicien. J’imagine mal qu’Aliou Cissé s’attarde à vouloir trop changer son onze de départ en se basant sur des noms ou autres. Je reste persuadé que malgré les probables retours des milieux de terrain Pape Matar Sarr, Idrissa Gana Guèye ou Nampalys Mendy, l’heure n’est pas de les titulariser au détriment d’un membre du duo qui a joué contre Gambie. Nous sommes dans une compétition courte et nous aurons besoin de tout le monde».
Propos recueillis par Jean P. SAMBOU