Le collège des délégués, la sous-section Sdt-3S et la section Sames de l’Agence nationale de la Couverture maladie universelle (Anacmu) fustigent «la mauvaise gestion» de l’agence. Ils interpellent leur ministre de tutelle.
Rien ne va entre la direction générale de l’Agence nationale de la Couverture maladie universelle (Anacmu) et les travailleurs affiliés au Syndicat démocratique des travailleurs de la santé et de l’action sociale (Sdt-3S) et au Syndicat autonome des médecins, pharmaciens et chirurgiens-dentistes (Sames). Ces derniers pointent du doigt «la gestion calamiteuse» du Directeur général, Dr Mamadou Bocar Daff et son équipe. «Foulant aux pieds toutes les préoccupations des travailleurs, la Direction générale s’enlise dans la sourde oreille, le dilatoire et la tromperie avec un management calamiteux et une mauvaise gestion manifeste. Elle s’adonne à des affections abusives, des dépenses de prestige et d’événementiels, un gaspillage cynique des deniers publics qui sonnent un pillage financier organisé», martèlent, dans un communiqué conjoint, les travailleurs.
Ces employés de l’Ancmu signalent que plus de «cinq milliards de francs Cfa ont été dépensés dans des campagnes de communication sous forme de subventions à des organisations «dont personne ne peut prouver l’effectivité des résultats de leurs activités». En outre, ces syndicalistes font état de «l’achat d’un terrain de 1 500 mètres carrés à 200 millions de F Cfa dans les périphéries de Diamniadio, d’où les 150 mètres carrés reviennent à 20 millions soit 5 fois le prix réel alors que le terrain pouvait être offert gratuitement en tant que structure de l’État». Pis, ils font savoir qu’en début de semaine, «la Direction générale a organisé une mise en scène d’une cérémonie de présentation de vœux avec un discours lacunaire et évasif sur les questions financières du prétendu bilan social». C’est pourquoi ces syndicalistes tiennent, disent-ils, à informer l’opinion nationale et internationale de la situation extrêmement grave qui prévaut dans ladite agence.
En effet, ils soutiennent, malgré les nombreuses démarches entreprises pour le paiement des subventions de la restauration du personnel prévues par la loi de finances de 2023, la Direction générale oppose un refus catégorique à cet avantage en avançant «des raisons manifestement fallacieuses».
Par ailleurs, ils portent également à la connaissance de l’opinion que l’accord d’établissement qui traite des droits, avantages sociaux et avancements des agents «est sciemment bloqué par le Directeur général depuis cinq ans, alors que signé par le Conseil de surveillance et les délégués du personnel». «La seule motivation demeure l’octroi de propres privilèges pécuniaires exorbitants pour son départ en lieu en place de bonnes conditions de travail, de climat social apaisé, de l’épanouissement du personnel favorable à l’atteinte des objectifs de l’Agence. Inquiétant ! Par ailleurs, face à la cherté de la vie et conforment aux orientations du président de la République d’augmenter les salaires des travailleurs, aucune disposition allant dans ce sens, n’a été prise par la Direction générale», pestent les travailleurs dans le document.
Face à ces multiples dérives, les délégués du personnel et représentants syndicaux des travailleurs demandent officiellement aux autorités étatiques du pays, au premier chef le président de la République en passant par leur ministre de tutelle d’intervenir pour sauver non seulement le prestigieux programme de la Cmu. Mais aussi de permettre à des centaines de travailleurs de l’Agence, de disposer, dans les meilleurs délais de tous leurs avantages sociaux reconnus à travers des textes réglementaires.
Samba BARRY