Interpelée depuis le 30 mai 2023, Ndèye Fatou Fall alias «Falla Fleur» risque de voir se prolonger son séjour carcéral. C’est en tout cas le souhait du substitut du procureur qui a requis, hier, trois ans de prison ferme contre elle. Son procès s’est tenu devant le tribunal correctionnel de Dakar, après plus de quatre mois de détention préventive à la maison d’arrêt pour femmes de Liberté 6.
Poursuivie pour «appel à l’insurrection ou actes de nature à compromettre la sécurité publique et les lois du pays, provocation directe à un attroupement non armé et non suivi d’effet», «Falla Fleur» a été envoyée en prison pour des messages publiés sur sa page Facebook.
Dans ses dépositions, la prévenue est revenue sur le contenu et la teneur de ses messages incriminés. Il s’agit, soutient-t-elle, des expressions Wolof intitulées : «Gatsa Gatsa, Dokh Mbok, Maintien Rek…». Elle a été cueillie à son lieu de travail par des agents de la Division des investigations criminelles (Dic). «Les enquêteurs ont pris des posts et messages que j’ai publiés sur ma page Facebook où j’ai écrit énormément de choses, notamment ‘’Gatsa Gatsa”, “Dokh Mbok” et ” Mantien rek”. Ils m’ont interpelée sur l’emploi et la signification de ces expressions», lance-t-elle au juge. Qui revient à la charge : «Vous avez parlé de Gatsa Gatsa. Comment l’expliquez-vous juridiquement ?», demande-t-il. «C’est un mot wolof. Juridiquement, c’est de la légitime défense. C’était le mot du moment», répond «Falla Fleur». Une réponse qui n’a pas convaincu le juge.
Avocat de la défense, Me Moussa Sarr saisit la balle au rebond. Pour lui, «le fait d’employer le terme Gatsa Gatsa, qui demeure une expression wolof, n’est pas une infraction».
Salif KA