C’est un document de 36 pages que Ousmane Sonko a produit pour répondre au livre blanc du gouvernement sur les violences politiques les 1er et 2 juin derniers qui ont fait 16 morts, selon le gouvernement 30 d’après Pastef. Dans ce mémorandum, Ousmane Sonko affirme que la «pleine responsabilité de l’État», unique fournisseur d’armes létales et de miliciens et protecteur bienveillant des criminels. «Depuis mars 2021, la doctrine sénégalaise du maintien de l’ordre et de la gestion des foules s’est transmuée en un terrorisme d’État. Comme en mars 2021, juin 2022, mai 2023 et les 1er, 2 et 3 juin 2023, il a été constaté que pour neutraliser les manifestants et surmonter l’impuissance de la police et de la gendarmerie, le gouvernement a fait intervenir sa milice privée composée de nervis lourdement armés à bord de pick-up blanches. Certains de ces véhicules ont déjà été identifiés par le procureur de Kolda par suite du meurtre d’un civil», affirme Ousmane Sonko.
Selon lui, ces milices hors-la-loi du régime opèrent impunément sur toute l’étendue du territoire et ont pour quartier général le siège du parti au pouvoir directement géré par le Président Macky Sall. «Ils se regroupent, comme en attestent des vidéos, au siège du parti présidentiel avant et après leurs forfaits. Leurs pick-up sont toujours parqués au dépôt de la société de transport public Dakar Dem-Dikk contigu audit siège», poursuit-il montrant une capture d’écran d’un milicien armé de fusil d’assaut, opérant aux côtés de la police.
Le leader de Pastef soutient que certains nervis auraient été recrutés par Pape Malick Ndour, ministre de la Jeunesse, par Doudou Kâ, ministre des Transports Aériens ou par des membres du cercle familial du président de la République.
Aujourd’hui, à l’en croire, la milice armée du gouvernement de Macky Sall a totalement remplacé sur le terrain les policiers et les gendarmes. Sonko indique que le gouvernement a donné l’ordre au Haut commandement de la gendarmerie et à la hiérarchie de la police de laisser opérer impunément cette milice armée en violation manifeste des règles élémentaires de maintien de l’ordre.
Charles Gaïky DIENE