Pape Ndiaye a passé, hier, sa première nuit en prison. Ce, après presque 96 heures de garde à vue rythmées par des retours de parquet. Le juge Mamadou Seck lui a, en effet, décerné un mandat de dépôt. Il s’est fondé sur l’article 139 du Code de procédure pénale pour motiver sa décision. Lequel dispose que, «sur les réquisitions dûment motivées du ministère public, le juge d’instruction est tenu de décerner mandat de dépôt contre toute personne inculpée de l’un des crimes ou délits prévus par les articles 56 à 100 et 255 du Code pénal». Autrement dit, le juge d’instruction n’avait d’autre option que de suivre le réquisitoire du parquet qui avait demandé que le journaliste soit inculpé. Ce qui corse l’affaire, c’est que le refus de la liberté provisoire est de droit quand le parquet le requiert. «La demande de mise en liberté provisoire d’une personne détenue provisoirement pour l’un des crimes ou délit spécifiés à l’alinéa précédent sera déclarée irrecevable si le ministère public s’y oppose par réquisition dûment motivée», ajoute l’article cité supra.
Pour rappel, après des propos tenus sur le plateau de Petit Déj, Pape Ndiaye a été entendu à la Sûreté urbaine qui l’a finalement déféré au parquet dont le chef le poursuit pour provocation d’un attroupement, outrage à magistrat, intimidation et représailles contre membre de la justice, discours portant du discrédit sur un acte juridictionnel, diffusion de fausses nouvelles, mise en danger de la vie d’autrui.
Ibrahima ANNE