La pratique est devenue courante dans les états civils. Des étrangers qui, de façon frauduleuse, se font établir des cartes d’identité nationale sénégalaise, en échange de modiques sommes. Des démarches constitutives de «faux et usage de faux», prévues et punies par la loi. De nationalité bissau-guinéenne, Pathé Kandé a été jugé, vendredi, par le tribunal de Pikine-Guédiawaye, pour ces faits. Ce dernier, par l’entremise de Assane Dabo, agent municipal à Dalifort, voulait se procurer la «pièce» sénégalaise moyennant une somme. Après avoir franchi les différentes étapes, en partant de la conception frauduleuse d’un extrait de naissance, il s’est fait arrêter à la Daf, lors du dépôt des papiers.
A la barre, il a révélé avoir dépensé 28 000 francs Cfa durant tout le processus. Ce montant, confie-t-il, avait été réclamé par son co-prévenu, Assane Dabo. «C’est lui qui m’a confectionné l’extrait qui indique que je suis né à Pikine. C’est après l’établissement de ce document que j’ai su que c’était un faux», soutient le Bissau-guinéen, domicilié à Diamniadio et vivant au Sénégal depuis 2008.
Agé de 54 ans, l’agent municipal de Dalifort, Assane Dabo, a nié le délit de faux et accuse un autre agent, Guène Diouf, de la mairie de Pikine. «C’est lui qui m’a établi le document moyennant 10 mille francs Cfa. Mais j’avais encaissé les 28 0000 F Cfa de Kandé pour cet extrait de naissance qui se fait à 200 francs Cfa», avoue Dabo. Le procureur a requis respectivement 6 mois et un an de prison ferme contre Assane Dabo et Pathé Kandé. Le verdict est attendu aujourd’hui.
Salif KA
