C’est devant l’Assemblée générale de l’Onu que le président Nigérian s’est attaqué à ses homologues africains qui tentent de s’accrocher au pouvoir. Lui, devra passer le relai en février prochain.
Le président du Nigeria, Muhammadu Buhari, a critiqué hier, mercredi 21 janvier, la propension des chefs d’Etat africains à s’accrocher au pouvoir en briguer un troisième mandat à la tête de leur pays. Intervenant devant la 77ème Assemblée générale des Nations unies, il a souligné les effets «dévastateurs» de cette pratique dont les plus évidents sont les troubles socio-politiques et les coups d’Etat. «Au Nigeria, nous croyons au caractère sacré de la limitation des mandats constitutionnels et nous y avons adhéré de manière inébranlable. Nous avons vu les impacts négatifs que les violations de la Constitution pour rester au pouvoir ont produit dans d’autres pays», a-t-il déclaré.
Le président Buhari a promis d’organiser en février prochain des élections «équitables, transparentes et crédibles» qui devront désigner son successeur et consacrer la quatrième alternance politique du pays depuis 1999. «En tant que président, je me suis fixé comme objectif d’approfondir le processus démocratique de mon pays en organisant des élections incontestables. C’est l’un des héritages que je voudrais laisser à mes compatriotes», a ajouté le président nigérian. Arrivé au pouvoir en 2015 en détrônant Goodluck Jonathan, M. Buhari, 79 ans, a accompli les deux mandats de cinq ans autorisés par la Constitution du pays adoptée il y a une vingtaine d’année. Il y a quelques mois, le parti au pouvoir a désigné le gouverneur de Lagos, Bola Tinubu, comme son candidat à l’élection présidentielle. Vainqueur des primaires de son parti, il aura comme principal adversaire Atiku Abubakar, une figure emblématique de l’opposition et ancien vice-président d’Olusegun Obasanjo qui a dirigé le pays de 1999 à 2009.
Mamadou CISSE