Après la répression de la manifestation de Yewwi, le mouvement Y en a marre dénonce un «recul démocratique». «Des luttes de nos aînés et celles que nous avons menées en 2011 nous ont amené à dire qu’il est inadmissible que des citoyens, l’opposition, la société civile se battent pour pouvoir exercer un droit constitutionnel, celui de manifester pacifiquement», a déploré, hier, Aliou Sané. Le coordonnateur du mouvement d’ajouter: «Le Sénégal vit un des moments les plus sombres de sa démocratie. Nous sommes dans une impasse politique avec en perspective des incertitudes qui planent sur notre histoire». L’activiste tient pour responsable le Conseil constitutionnel dont la décision «injuste» a envenimé la situation. Depuis 2011, poursuit-il, à chaque fois que le peuple a attendu les juges sur des décisions justes, en adéquation avec la constitution et ses aspirations, ils ont répondu absents.
Pour lui, le rejet de la liste majoritaire de Yaw ne repose sur aucun fondement juridique. Du coup, dit-il, ses leaders ont le droit de manifester pacifiquement leur désaccord. «Il n’y a aucune raison qu’on leur refuse une manifestation. Tous les Sénégalais soucieux des libertés doivent dénoncer cette attitude du pouvoir. Des opposants ont été mis en résidence surveillée et des députés cueillis devant le siège de leur parti, parce qu’ils voulaient exercer un droit constitutionnel, c’est inacceptable», dénonce Aliou Sané.
D’autant plus que, soutient-il, le prétexte évoqué par le préfet est «fallacieux». Y en a marre regrette, par ailleurs, l’impasse dans laquelle le Sénégal se retrouve après les combats menés depuis des années. «Notre pays est la risée du monde alors que notre démocratie était louée partout», entonne Thiat qui affirme que Abdoulaye Wade avait la grandeur de lâcher du lest. «Mais aujourd’hui, c’est Macky Sall qui assigne à résidence des opposants et empêche des citoyens d’exercer un droit constitutionnel. Qu’il sache une chose, Y en a marre est plus que jamais déterminé à lui faire face», met-il en garde. Le mouvement a décidé de prendre part à la prochaine manifestation prévue le 29 juin prochain.
Salif KA