Vendredi dernier, jour de vote de la loi de finances rectificative, alors que tout le monde s’attendait, légitimement, à un débat de haute facture au sein de l’hémicycle, nos «honorables» députés ont plié, dans la poche de leur veste ou caftan le projet de loi comme un vulgaire papier qu’ils ont voté à l’unanimité. Et sans débat, s’il vous plait.
Prétexte : l’Assemblée est en deuil avec le décès de sa secrétaire générale, Joséphine Diallo. Soit. Mais, qu’est-ce qui empêchait l’Assemblée et le gouvernement de s’accorder sur un report pour voter sereinement cette loi qui engage le Sénégal sur le prochain semestre ?
Dans d’autres pays, réputés démocratiques, comme en France, notre modèle de référence en la matière, une telle loi aurait valu aux parlementaires et aux ministres concernés des nuits blanches, des allers-retours entre l’Assemblée et le Sénat, des tonnes d’amendements, la saisine du Conseil constitutionnel. L’enjeu en vaut la chandelle.
Ibrahima ANNE