L’opposition est déterminée à faire face à Macky Sall et son projet «liberticide».
Le député Déthié Fall qui a commenté ce projet de loi reste convaincu que le président Macky Sall entame sa marche vers un troisième mandat forcé. «Il veut contrôler nos vies, vos vies, jour et nuit, dans vos chambres, vos toilettes. Il veut nous contrôler dans notre intimité la plus absolue, savoir ce que nous décidons, savoir ce que nous voulons et se donner la possibilité à travers ses manigances de nous retirer des libertés ou de nous attribuer suivant ses désirs», dit-il avant d’ajouter : «Le président Macky Sall veut plus de droit que ce que la constitution lui a donné. Il veut récupérer par une loi ordinaire des droits constitutionnels. Aujourd’hui, il se rend compte qu’il est impopulaire. Les rassemblements de l’opposition commencent à l’irriter très sérieusement. Il sait que si ça continue ainsi, son projet funeste de se maintenir au pouvoir en 2024 est mort né».
«Il s’agit pour Macky Sall, dans le nouveau dispositif, de faire en sorte que tous ces actes deviennent illégaux et que chaque acte puisse être pointé du doigt pour qu’on puisse le catégoriser comme étant un acte terroriste. De ce fait, la sanction ultime c’est de se faire condamner d’une peine à la perpétuité», souligne le député Cheikh Bamba Dièye, ajoutant qu’en mars dernier, les Sénégalais ont manifesté conformément aux dispositions constitutionnelles. Plus virulent, Ousmane Sonko affirme que ces nouvelles modifications auront pour conséquences la «confiscation des droits et des libertés». «Macky Sall sait bien que la communauté internationale est sensible sur tout ce qui porte sur les questions de terrorisme. Il a essayé de poursuivre un compatriote, Ousmane Tounkara, aux Usa sous le fallacieux prétexte de terrorisme, heureusement que le juge américain n’a pas suivi. Aujourd’hui, il nous fait un projet de loi liberticide, un projet de loi de confiscation de toutes les libertés et de tous les droits, qualifiant de terrorisme toutes les infractions y compris les infractions mineures déjà cataloguées dans le code pénal et le code de procédure pénale pour lesquelles des sanctions avaient été formellement identifiées», affirme Sonko qui signale que Macky classe aujourd’hui toutes ces infractions dans la rubrique terrorisme y compris les infractions politiques pour pouvoir se servir de cela avec son procureur, son juge et avec son ministre de la Justice pour casser de l’opposant afin de perpétuer ou confirmer son projet de 3ème mandat au Sénégal.
Aussi, le leader de Pastef interpelle la communauté internationale «parce qu’elle a tendance à fermer les yeux jusqu’à ce que l’irréparable se produise, comme cela s’est passé au Rwanda». D’après lui, il est temps d’arrêter le «dictateur Macky Sall». «A partir d’aujourd’hui (hier) le Conseil constitutionnel est illégal parce que le mandat de deux de ses membres arrive à expiration mais n’empêche nous allons le saisir en espérant pour une fois qu’il se déclarera compétent pour mériter les salaires qu’ils perçoivent», affirme le patron de Pastef/ Les patriotes.
Magib GAYE