Des pneus brûlés, des véhicules en file indienne noyés dans la fumée, la route nationale numéro 6, fermée des heures durant. Bambilor est descendu dans la rue pour protester contre le découpage administratif.
Le projet de redécoupage initié par l’Etat a fait sortir dans la rue les jeunes de Bambilor. Au moment où se réunissait le conseil municipal pour statuer sur la question, des jeunes, en furie, ont bloqué la route nationale 6. Pneus brûlés, des véhicules en file indienne noyés dans la fumée, la route nationale numéro 6 a été fermée des heures durant. La gendarmerie est venue finalement négocier avec les jeunes, qui ont accepté de libérer la route. Pour eux, il n’est pas question de cautionner cette forfaiture. «Nous n’accepterons jamais que notre commune soit découpée. C’est une affaire politique et nous le comprenons. Oumar Gueye, veut régler des comptes avec ce découpage et nous ne l’accepterons jamais» déclare Waly Ndaw, porte-parole des jeunes. Presque toute la journée durant le conseil municipal s’est réuni sous la direction du sous-préfet de Bambilor. La rencontre était très tendue dehors et finalement, sur les 48 conseillers présents, 11 ont voté pour contre 37. Le maire Ndiagne Diop accuse Oumar Guéye d’avoir trompé l’Etat avec un rapport incohérent. D’abord, selon lui, il s’est basé sur le décret de 2011 pour faire le découpage de la commune de Bambilor. «Le décret présente 19 villages, 100 km, 530 154 habitants. Alors que le décret marque 18 villages et trois cités. Pour la présentation de la commune, il n’y a aucune étude qui permet aux élus d’avoir une vision sur le pour ou le contre de ce découpage. D’ailleurs ce découpage n’a pas reflété la réalité sur le terrain. Nous nous demandons pourquoi on doit quitter lébougui et faire dix km pour se rendre à Sangalkam», dit-il.
Pour lui, toutes les cités évoquées sont proches de Rufisque ou Jaxaay, alors pourquoi les rattacher à Sangalkam. «Là où il soutient que Bambilor avec ce projet se retrouvera avec 14 villages, nous disons que ce n’est pas réel, car nous aurons 12 villages avec une population de 35 000 habitants», explique le maire de Bambilor qui évoque par ailleurs le critère démographique pour dire que c’est plutôt Sangalkam qui doit être rattaché à Bambilor. Car selon lui, l’électorat du village de Bambilor est supérieur à celui de toute la commune de Sangalkam. Selon Ngagne Diop le projet ainsi présenté n’a pas tenu compte des vœux du président de la République qui tient à avoir des collectivités territoriales viables, compétitives et porteurs de développement durable. «70 % du budget de la commune de Bambilor proviennent des six villages et douze cités environnants que le ministre Oumar Guéye veut rattacher à sa commune. Bambilor risque d’être la commune la plus pauvre du département», poursuit-il. «Il crée une collectivité viable et appauvri une autre. Toujours dans les incohérences du projet, comment Dény Guédj Nord situé à12 km de Tivaouane Peul et à un kilomètre de Dény Guédj Sud dans la commune de Bambilor est laissé à Tivaouane Peul» lance Ndiagne Diop.
Najib SAGNA