Nonobstant la discrimination sur l’allongement de l’âge de la retraite à 65 ans et la non application du décret portant statut du personnel des Etablissements publics de santé (Eps), l’Ordre national des sages-femmes en rade, la précarisation des fonctions par de sempiternels Contrats à durée déterminée (Cdd), les Techniciens supérieurs font encore les frais d’un laxisme injustifié et révoltant, fustige le mouvement And Gueusseum.
Qui ajoute qu’au même moment, les assistants infirmiers attendent «une chimérique voie du salut» pour le relèvement du nombre d’années d’études et leur reclassement à la hiérarchie B4. «La coupe est effectivement pleine d’amertume, de colère et surtout de déception dans le cœur du personnel dit paramédical dans le traitement de sa situation professionnelle, ses conditions de travail. Et particulièrement de son plan de carrière plombé par tant d’injustice et de négligence à la lisière du mépris et de l’abandon de la part des autorités administratives», martèlent Mballo Dia Thiam et ses camarades dans un communiqué rendu public.
Pour cause, selon ces derniers, l’absence quasi totale de convocation des commissions de gestion démocratique du personnel arrachées de haute lutte par le Sutsas depuis 1986. Ce, dans un contexte de participation responsable qui prive les agents de bourses de formation continue, d’affectation à date échue d’avancements réguliers et plan de carrière. Et au même moment, avancent-ils, les infirmiers et sages-femmes voient leur élan de reclassement à la hiérarchie B1 freiné par une rupture de financement de Amref, principal maître d’œuvre dans le comblement des gaps de connaissances et de compétences nécessaires.
Dans la même veine, à les en croire, les candidats aux examens d’obtention des diplômes des sessions de juillet ou d’octobre, toutes filières confondues, se bousculent depuis 3 ans dans les écoles d’infirmières et de sages-femmes sans perspectives d’organisation des épreuves de sortie. Par ailleurs, face à une armée de chômeurs composée de jeunes médecins, travailleurs sociaux, pharmaciens, communautaires, sages-femmes, infirmiers et spécialistes de toutes disciplines et pour «augmenter considérablement l’offre de soins dans la couverture maladie universelle, une importante part du financement des 300 milliards de F Cfa dédiés aux jeunes pour l’emploi doit leur revenir pour combler les considérables déficits en ressources humaines qualifiées surtout dans les zones reculées du pays et la mise aux normes des centres de promotion et de réinsertion sociale».
A la lumière de tout ce qui précède, après avoir obtenu sous la bannière de And Gueusseum, à la suite d’âpres plans d’actions en 2018, l’accord portant régularisation de la situation administrative des Techniciens supérieurs de santé, le Sutsas constate, pour s’en offusquer, l’absence de signature du décret le matérialisant «au point de le pousser à la reprise du combat». «A cet effet, tout en soutenant le Sudtm dans sa lutte pour le paiement de la prime Covid-19 aux ayants droit, le Sutsas se solidarise avec le Satsus pour la prolongation de la lutte et invite l’Asas Sutsas-Sudtm Sat/Sante D-Cnts/Santé And Gueusseum à déterrer la hache de guerre devant l’inertie du gouvernement dans le respect des accords et l’égalité de traitement des agents», menacent les syndicalistes.
Samba BARRY