Alors que tous les responsables de la mouvance présidentielle se terrent, alors que personne, y compris ceux qui ont toujours la confiance du chef de l’Etat, n’ose plus le défendre, depuis les manifestations qui ont rythmé l’arrestation du leader de Pastef, Mahammad Boun Abdallah Dionne est monté au créneau pour défendre l’indéfendable.
«Macky va encore surprendre les Sénégalais. Les Sénégalais vont se rendre compte qu’il a eu la bonne lecture», affirme l’ancien Premier ministre, connu pour son excès de zèle envers celui qui l’a pourtant mis hors du circuit gouvernemental. Mahammad Boun Abdallah Dionne affirme que le président, comme à son habitude, écoute et prend les décisions qui s’imposent, il a pris le langage qu’il fallait. «Et c’est un langage de vérité. Il a identifié la contradiction principale. Il a compris le mal-vivre des jeunes. Il faut faire attention avec les secousses. La contradiction principale c’est cette jeunesse africaine qui a besoin de 10 millions d’emplois par an. Malheureusement, elle n’est pas outillée pour cela. 300 mille jeunes sortent de l’école sans diplôme ni qualification tous les ans», dit-il sur la Rfm.
Défenseur indécrottable de celui qui a fait de lui un citoyen ordinaire, Mahammad Boun Abdallah dément avec véhémence le journaliste français qui affirme que c’est Macron qui a ordonné la libération d’Ousmane Sonko. «Un président de la plus petite économie du monde élu au suffrage universel direct qui détient son pouvoir du peuple directement ne subit aucune pression venant de qui que ce soit encore moins d’un collègue. Il faut méconnaitre l’Etat pour le penser. C’est impossible. On ne regarde ici ni l’intérêt de la France ni aucun autre intérêt. On regarde les intérêts du Sénégal. C’est connu de tous: un Etat n’a pas d’ami, il a des intérêts. Et le chef de l’Etat est le garant des intérêts de notre peuple», dit-il. Les ministres, directeurs généraux des sociétés nationales, etc, ne feraient pas mieux.
Charles G. DIENE