Dans un entretien publié vendredi par l’hebdomadaire Jeune Afrique, le président Emmanuel Macron reproche à son homologue guinéen, Alpha Condé, d’avoir fait réformer la Constitution dans le seul but de se maintenir au pouvoir. Il passe également en revue d’autres dossiers africains, notamment celui de la récente présidentielle en Côte d’Ivoire.
Trois ans après avoir dessiné à Ouagadougou sa politique africaine, le président français Emmanuel Macron a accordé un long entretien à Jeune Afrique, dans lequel il dresse le bilan de son action et réagit notamment aux récentes réélections de deux présidents africains, le Guinéen Alpha Condé et l’Ivoirien Alassane Ouattara.
“Je pense que la situation est grave en Guinée pour sa jeunesse, pour sa vitalité démocratique et pour son avancée”, déclare le chef de l’État, en regrettant qu’Alpha Condé ait “organisé un référendum et un changement de la Constitution uniquement pour pouvoir garder le pouvoir”. Âgé de 82 ans, il a été réélu au premier tour le 18 octobre avec 59,50 % des suffrages, mais l’opposition a dénoncé des irrégularités de toutes sortes après une campagne troublée.
“Le président Condé a une carrière d’opposant qui aurait justifié qu’il organise de lui-même une bonne alternance. Et d’évidence, il a organisé un référendum et un changement de la Constitution uniquement pour pouvoir garder le pouvoir. C’est pour ça que je ne lui ai pas encore adressé de lettre de félicitations”, assène Emmanuel Macron.
Et le président d’ajouter : “J’ai eu plusieurs fois des discussions avec le président Alpha Condé – des discussions très franches, y compris le 15 août 2019, quand il était en France.”
Avec AFP et Reuters