Les administrateurs et managers sortants de l’Inseps attendent toujours leur recrutement, depuis 2018. En conférence de presse, hier, sur l’esplanade du stade Iba Mar Diop, ils en appellent à la diligence du président de la République.
Les étudiants de l’Institut national supérieur de l’éducation populaire et du sport (Inseps) en appellent à l’arbitrage du président de la République, Macky Sall, pour être recrutés. Cela fait trois ans qu’ils attendent. «On a décidé d’interpeller le chef de l’Etat parce que nous sommes des Sénégalais qui ont fait leur formation, des responsables qui voulons participer au développement de ce pays par nos compétences et notre expertise», confient les sortants des nouvelles filières de l’Inseps, par la voix de Mamadou Marone, leur coordonnateur. C’était hier sur l’esplanade du stade Iba Mar Diop au cours d’un face-à-face avec la presse.
Ils lancent cet appel pressant après avoir épuisé leurs réserves de cris du cœur à l’endroit de leur tutelle, le ministre des Sports Mactar Bâ. Pour eux, ce dernier n’est pas le ministère de l’Emploi, mais ses choix sont déterminants dans la sélection pour le recrutement. «Cela fait trois ans qu’on crie sur tous les toits, qu’on utilise tous les voies et moyens pour notre recrutement au niveau de la fonction publique sénégalaise. Jusqu’ici rien n’a été fait comme si l’autorité ne prend pas en compte nos demandes et revendications», s’indignent les sortants par l’intermédiaire de leur porte-parole. Qui souhaite entendre le ministre des Sports se prononcer quant à leur sort. Les étudiants osent espérer que leur cri du cœur sera bien entendu et que leur tutelle va, cette fois-ci régler leur doléance pour de bon et que des mesures idoines seront prises.
De l’avis de Mamadou Marone et compagnie, le contexte n’est pas adapté pour encourager le chômage des jeunes. «Nous n’allons pas prendre des pirogues pour aller nous suicider. Au moment où on parle le ministre de l’Emploi a dit qu’il n’y a pas un problème d’employabilité au Sénégal. Ce qu’on ne peut pas comprendre quand on voit des jeunes formés être laissés en rade pendant trois ans», dit-il. Ils sont une cinquantaine dans la nouvelle filière de la promotion management administration des activités physiques et sportives. Cette branche est créée en 2015.
Pis, les jeunes ne comprennent pas l’attitude des autorités ce d’autant que le Sénégal tend vers de rendez-vous sportifs et aura besoin de ressources dans le sport. «On est en train de faire des infrastructures sportives, d’inaugurer, d’organiser des rendez sportifs alors que les managers sont laissés pour compte. C’est un paradoxe. On ne peut pas développer le sport sans le management, une administration rigoureuse», préviennent les jeunes. Qui en appellent au chef de l’Etat, animés du sentiment que leur ministre de tutelle fait la sourde oreille. «S’il y avait une véritable volonté de nous recruter, on allait dépasser ces clivages depuis 2018», analysent-ils. En espérant que leurs appels auront un écho favorable.
Emile DASYLVA