Face à la clameur populaire des formations politiques de l’opposition et des victimes des inondations, l’Assemblée nationale a finalement réagi. A cet effet, le Bureau de l’Assemblée nationale est convoqué pour examiner,conformément aux dispositions de l’article 49 du Règlement intérieur, «les modalités de la mise en œuvre d’une Mission d’information représentative de toutes les sensibilités de l’Assemblée nationale (Majorité, Opposition,Non-inscrits), pour permettre aux Elus du peuple de mener à bien les missions qui leur sont dévolues, notamment dans des situations exceptionnelles, comme celle qui prévaut, aujourd’hui,dans plusieurs parties du Sénégal». Cette mission d’information sera précédée de travaux au sein d’une inter-commission composée de la commission des Finances et du contrôle budgétaire, de la commission de l’Aménagement du territoire, de l’Urbanisme, de l’Habitat, des Infrastructures et des Transports,de la commission du Développe-ment durable et de la Transition écologique, et de la commission de la Santé, de la Population,des Affaires sociales et de la Solidarité nationale. C’est ce que renseigne l’Assemblée nationale dans un communiqué rendu public.
En engageant cette procédure«tout à fait conforme à l’esprit et à la lettre de son Règlement intérieur», l’Assemblée nationale«entend accomplir, avec méthode et efficacité, les missions qui sont les siennes». Par la même occasion, les députés ont tenu à saluer les «diligences initiées par le chef de l’Etat à travers le déclenchement du Plan Orsec et le budget de 10 mil-liards destiné à secourir les populations sinistrées». Devant cette situation de catastrophe naturelle, renseigne toujours la même source, «le Sénégal tout entier s’est mobilisé,et, au premier plan, le chef de l’Etat, les autorités administratives et les élus, les services techniques et les experts, pour une prise en charge méthodique et appropriée du règlement de ces souffrances». L’Assemblée nationale, autour de son Président, poursuit le document, amené les concertations et consultations qui ont conduit à la convocation d’une réunion spéciale du Bureau, pour le mardi 15septembre prochain. «Le dossier des inondations charrie naturellement une forte et légitime émotion, mais il convient de projeter un regard lucide sur les solutions structurelles et les urgences de l’heure, dans un contexte où le fléau a gagné plusieurs pays si-tués dans différents continents,avec une ampleur autrement plus importante»,précise le communiqué de l’Assemblée nationale. Qui ajoute que «les manifestations du dérèglement climatique ne sont guère une vue de l’esprit». En tout état de cause, poursuivent Niasse et ses collègues,«dès la tenue du Conseil présidentiel de septembre 2012, le Programme décennal de gestion des inondations (Pdgi) a été mis en œuvre, avec plusieurs phases qui impliquent des investissements planifiés et stratifiés. Il y a donc lieu de sou-ligner les trois axes de ce Pro-gramme qui se décline en termes d’initiatives, de mobilisation de ressources et de suivi.Cette gestion technique du phénomène des inondations par le Gouvernement est donc le corollaire d’une volonté politique dé-roulée, articulée et coordonnée.Cette volonté puise son inspiration dans le substrat culturel de notre société, où s’exprime le réflexe de solidarité, surtout dans les moments d’épreuves».
Magib GAYE