Le débat sur le statut du chef de l’opposition continue de susciter des réactions dans le landerneau politique.
Accusé de soutenir, voire désigner le Pds et Me Abdoulaye Wade comme chef de l’opposition, Pastef/les Patriotes, dans un communiqué rendu public, a nié. «Loin des préoccupations du peuple, cette mesure n’a aucune importance pour les Sénégalais et ne doit pas être une priorité pour la classe politique. Un chef de l’opposition décrété n’est chef que de lui-même, son parti et, peut-être, sa coalition», affirme le parti de Ousmane Sonko. Cependant, précise-t-il, «puisqu’elle est inscrite dans l’ordre du jour de la commission et dans la Constitution depuis le référendum de 2016 sans qu’aucune loi n’ait été adoptée depuis pour son application effective, nous suggérons, comme il est de coutume dans la majorité des démocraties où elle est appliquée, que la désignation du chef de l’opposition se fasse à partir de l’échelon législatif. Cette option se justifie par le fait que le chef de file de l’opposition, dans les systèmes politiques où il est consacré, porte la voix de l’opposition sur des questions d’intérêt national». Ainsi, poursuivent Sonko et ses partisans, «nous estimons que la représentativité de l’Assemblée nationale reflète le mieux les dynamiques en cours dans notre pays et constitue le lieu par excellence des débats, compromis, accords et désaccords entre Gouvernement et opposition, notamment au moment du vote des lois».
Même si Pastef dit n’être nullement intéressé par ce poste, ce débat portant sur le statut du chef de l’opposition, pour les jeunes de Rewmi, ce statut revient d’office à leur leader Idrissa Seck qui, selon eux, bénéficie de la «légitimité» populaire, au vu des dernières élections. Selon le secrétaire général à la jeunesse de Rewmi, «au regard de la configuration actuelle de la Constitution et des lois, de la forme républicaine et du régime politique en vigueur, Idrissa Seck est et reste le chef de l’opposition. Le Sénégal est dans un régime présidentiel. Ce qui veut dire que le baromètre électoral le plus pertinent reste l’élection présidentielle. Idrissa Seck est arrivé deuxième à cette compétition. Par conséquent, il est le chef de l’opposition». Dans le même sillage, ce responsable des jeunesses de Rewmi rappelle que la coalition conduite par Idrissa Seck avait obtenu 552 095 voix, lors des élections législatives de 2017, correspondant à 16,68 % de l’électorat. Lors de la Présidentielle de 2019, la coalition Idy2019 a obtenu 900 000 voix correspondant à 20,51 % de l’électorat. Occasion saisie par Mory Guèye pour insister sur la légitimité de la représentativité populaire de son mentor qui, selon lui, est supérieure à celle de Me Wade. Ce jeune rewmiste est d’avis que «l’opposition doit bénéficier des mêmes protections constitutionnelles que le président de la République en exercice».
Magib GAYE