Privés de leur centre au profit des malades de la Covid-19, les jeunes et les adultes qui souffrent de maladies cardio-vasculaires vivent actuellement un drame. Ce, à cause de la suspension des activités chirurgicales et des consultations. Conséquences : certains patients ont même perdu la vie parce qu’ils n’ont pu être opérés.
Les enfants et les adultes qui souffrent de maladies cardio-vasculaires sont dans le désarroi. En cause, l’arrêt des opérations chirurgicales au niveau du centre Cuemo logé à l’hôpital Fann. Lequel abrite, depuis le mois de mai, les patients de la Covid-19 en réanimation. N’ayant plus où subir leur opération cardiaque, ils sont laissés à eux-mêmes, selon notre source. Notre interlocuteur de révéler que ces malades souffrent, aujourd’hui, le martyre. Pis, certains d’entre eux ont succombé, avance notre source, parce qu’ils n’ont pu être opérés à temps. «Depuis le mois de mars, nous recevons les cas compliqués, admis en réanimation. Ceci a entrainé l’arrêt des activités de chirurgie cardiaque. Je rappelle que ce centre est exclusivement dédié à la chirurgie cardiaque. Mais, avec la Covid-19, nous avons arrêté toutes les activités liées à la chirurgie du cœur. Je précise également, que nous faisons, ici, la chirurgie adulte et la chirurgie des enfants. Mais actuellement tout est à l’arrêt. Et depuis le transfert des patients atteints de Covid-19 dans notre centre, les enfants et les adultes qui souffrent de maladies cardio-vasculaires n’arrivent plus à suivre leur traitement. Tous les rendez-vous ont été renvoyés. Et ces malades sont, aujourd’hui, dans une situation très critique. Certains d’entre eux ont perdu la vie parce qu’ils devaient être opérés. Mais, puisque le centre est occupé par les malades de la Covid-19, ils n’ont pas pu subir ces interventions chirurgicales», confie notre source. Dont le souci, en tant que professionnel de la santé, c’est comment sauver ces patients qui souffrent en silence. Il soutient que ces malades étaient pris en charge selon leur urgence. «Nous n’avons pas les chiffres exacts. Mais, nous avons constaté des décès parmi ces patients. Parce qu’ils devaient être opérés en urgence. Malheureusement, ils ne l’ont pas été. Nous avons perdu beaucoup d’enfants qui souffraient de maladies cardiaques. Des décès qui pouvaient être évités», déplore la source qui ne trouve pas les mots pour exprimer son indignation. Notre interlocuteur affirme qu’avec l’arrêt des interventions chirurgicales au niveau du centre la liste d’attente des malades qui devaient être opérée affiche plein.
La moins mauvaise nouvelle, c’est que les autorités sont en train d’aménager l’ancien service de la chirurgie cardiaque pour pouvoir y transférer les malades de la Covid-19 en réanimation et ainsi libérer de l’espace pour les malades cardiovasculaires. Mais le mal, de son avis, est déjà fait. Il s’y ajoute, dit-il, qu’il n’y a qu’une seule équipe pour le moment pour prendre en charge les malades de la Covid et ceux qui souffrent de maladies cardio-vasculaires. «Nous n’avons qu’une seule équipe. C’est un grand souci que nous avons, parce que déjà avec les malades de la Covid-19, nous sommes en sous-effectif. En plus, la réanimation des malades de la Covid-19 est très épuisante. Le personnel sanitaire est surchargé et ce sont des soins qui sont trop lourds pour une petite équipe», déclare la source.
Au niveau de la réanimation Covid-19, au jour du dimanche dernier, 5 patients dans un état critique sont pris en charge au centre Cuemo qui a une capacité totale de 10 lits. Il arrive que le centre reçoive jusqu’à 9 malades en réanimation, renseigne-t-on. A préciser que ce sont les cas compliqués souffrant d’autres pathologies chroniques comme l’hypertension artérielle, l’insuffisance rénale ou en surpoids qui sont pris en charge dans cette structure sanitaire.
Samba BARRY