A quelques jours de la fête de Tabaski, Dakar se vide de ses habitants. Beaucoup de nos compatriotes s’apprêtent à aller fêter la Tabaski en famille à l’intérieur du pays. Pour éviter la propagation du virus que pourrait provoquer ce départ massif, le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr, avait demandé à nos compatriotes de célébrer la fête là où ils se trouvent.
Hélas, il aura de la peine à se faire entendre. Pour ne pas dire que son appel n’a pas été entendu. En effet, c’est la ruée au niveau des gares et autres zones de stationnement de certains bus dits horaires. Les Sénégalais, habitués à passer la fête parmi les leurs, soutiennent que rien ne pourra les retenir dans la capitale. Ce, bien que les cas communautaires aient pris l’ascenseur dans toutes les régions…
« que chaque sénégalais passe la fête de Tabaski là où il se trouve ». Voilà ce que conseillait le ministre de la Santé, Abdoulaye diouf Sarr, afin d’arrêter la propagation du Covid-19 avec les déplacements de Sénégalais qui ont l’habitude de passer la fête du mouton en famille. Hélas, nos compatriotes n’ont pas voulu entendre l’appel du ministre. Au contraire, à trois jours de la fête, c’est la ruée vers les gares et autres points de stationnement des bus dits horaires en partance pour l’intérieur pays.
A la gare routière des Baux maraichers, la principale de la capitale, l’affluence est monstre. Les clients ont envahi cette gare, prêts à quitter Dakar comme si la capitale se préparait à être envahi par des terroristes. Il est hors de question pour ces passagers, présents sur les lieux, de passer la Tabaski dans la capitale. Malgré les craintes et les alertes des autorités sur les risques de transporter le virus dans un contexte où les cas communautaire ne cessent de s’accroitre, nos compatriotes font fi des recommandations des autorités « La Tabaski est une fête qui se passe en famille. Dieu merci, je n’ai jamais raté l’occasion de me retrouver en famille le jour-j. C’est devenu une tradition chez nous. Chaque Sénégalais rêve de célébrer la Tabaski en famille. Maintenant, en ce qui concerne les risques de propager le virus ou de le choper, l’essentiel c’est de respecter les gestes barrières et les mesures de prévention comme le port du masque. Le reste, c’est Dieu qui en décidera. IL est le seul protecteur de l’individu. Donc, on s’en remet à Lui tout en l’implorant qu’IL nous débarrasse de la pandémie », prie une mère de famille accompagnée de ses trois petites filles. Elle s’apprêtait à se rendre avec ses mômes dans son village natal de Diaba, au Fouta, pour les besoin de la fête de la Tabaski.
Aux Baux Maraichers !
Hélas, force est de constater qu’à la gare des Baux maraichers, il y a un relâchement total concernant les gestes barrières. Il n’y a plus de contrôle systématique des passagers comme lors de la réouverture de cette gare routière après trois mois de fermeture à cause de covid-19. Bref, la rigueur n’est plus de mise comme auparavant. Au niveau de certains portails de la gare, on entre et on sort comme on veut sans être inquiété. La surveillance policière semble avoir été assouplie. On note également au niveau de ces portails l’absence de point d’eau destinés au lavage des mains. Plus de gels hydroalcooliques non plus. Baux maraichers a bel et bien retrouvé ses vieilles habitudes à quelques jours de la fête de Tabaski, favorisant ainsi la propagation du virus. U coup, les voyageurs sont exposés à tous les risques de contracter le méchant virus du covid-19.
Les passagers mettent en garde l’Autorité contre toute idée de suspendre le trafic interrégional !
Quant aux nombreux voyageurs trouvés sur les lieux durant la journée d’hier, ils étaient beaucoup plus préoccupés de trouver un véhicule qu’à respecter les mesures édictées par les autorités sanitaires. Pour mody diouf, étudiant en deuxième année de gestion dans un institut de la place, même si l‘état d’urgence était encore en vigueur et que l’Autorité décidait de fermer les porte des gares, cela n’allait pas empêcher les Sénégalais de se déplacer vers les régions. Une façon pour notre interlocuteur de dire qu’il est prêt à donner sa vie pour ne pas rater la Tabaski en famille. « Ce n’est même pas imaginable de la part de l’Etat de suspendre à nouveau le trafic interrégional à quelques jours de la fête de la Tabaski. Tout le monde n’est pas de Dakar. Chacun est responsable de ses actes. Nul n’ignore la présence du virus. L’essentiel est de respecter les gestes barrières là où on peut aller dans ce pays. L’heure n’est plus à interdire. Le coup est déjà parti à cause de la mauvaise gestion de la crise sanitaire par l’Etat, et en premier, le chef de l’Etat qui n’a pas su résister face à certains cercles maraboutiques » a indiqué mody diouf, un voyageur qui se rendait à Kaolack.
Augmentation des prix des billets !
A la gare Beaux maraichers, la grande inquiétude des voyageurs c’est également la hausse des prix du transport. Conséquence : certains étaient prêts à en découdre avec les chauffeurs. Ce qui a donné beaucoup de tensions. « A chaque approche de la fête, certains chauffeurs spéculent pour augmenter les prix de transport. D’habitude, je payais 8000 francs pour me rendre au Fouta. Aujourd’hui (ndlr : Hier lundi), on m’a fait comprendre que le billet coûte 10 000 F sans compter le supplément que je dois payer pour le transport de mes bagages. C’est inadmissible ! Cela doit arrêter. Il faut que le ministre des Transports fasse entendre raison à ces chauffeurs. Qu’il réglemente son secteur » exhorte Ramata Ndiaye ne pouvant contenir sa colère. Au niveau des gares routières clandestines de bus « horaires », la situation est pire. Les bus en partance pour matam, Vélingara et Touba sont stationnés à la station d’essence de diamaguène. Aucun respect des gestes barrières entre les clients. des voyageurs dont certains voulant faire voyager leurs moutons se bousculaient. L’espace réservé à ces bus se révélait ainsi très exigu pour contenir le nombre fou des passagers aux alentours de la station d’essence
Les prix sont passés de 7000 à 8000 F au niveau des bus en partance pour matam. Pour cette destination, on fait peu cas des mesures édictées par les autorités sanitaires. Certains passagers voyagent parfois sans masque. « Tabaski à Matam, c’est la meilleure. J’imagine déjà l’ambiance qui prévaut là-bas à l’approche de la fête avec les retrouvailles avec des amis. Cette année, les chauffeurs ont augmenté le prix du transport malgré le fait que la distance se soit raccourcie avec la nouvelle route de Linguère. Et plutôt que de diminuer le prix, ils en profitent pour l’augmenter. Ce qui n’est pas normal » se plaint Aliou diaw, décidé tout de même à se faire violence pour être au rendez-vous familial. Encore un citoyen qui a jeté aux orties l’invite du ministre de la Santé Abdoulaye diouf Sarr à fêter la Tabaski sur place…
Le Témoin