La matinée du lundi a été très chaude dans la capitale du Niani. Les populations sont sorties et ont manifesté en brulant notamment des pneus pour dénoncer le manque d’eau dont elles souffrent depuis plusieurs mois.
Les forces de l’ordre sont intervenues pour disperser les manifestants mais n’ont pas réussi à les empêcher de dénoncer l’incapacité de la société de gestion des eaux de Koumpentoum et des autorités locales
« L’eau, c’est la vie. Nous voulons vivre », scandent les populations de la capitale du Niani qui se sont réveillées encore sans se laver. Koumpentoum est au sommet d’une pénurie du liquide précieux qui dure depuis plusieurs mois. En dépit de la marche du 14 février dernier et du mémorandum remis aux autorités, les populations du Niani n’ont toujours pas trouvé la goutte.
Avec tous les jours une promesse, loin d’être tenue, des autorités locales et la société de gestion des eaux de faire couler l’eau dans les robinets, la grogne a fini par enfler dans les chaumières. Pire, une autre conséquence de ce manque d’eau, est un manque d’hygiène en cette période de pandémie. Et c’est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase du mécontentement des populations exacerbé par la forte canicule qui sévit dans cette partie du Sénégal Oriental. En tout cas, une situation qui a poussé les populations à descendre ce lundi en début de matinée, dans la rue, pour déverser leur bile. Elles ont brûlé des pneus, des bacs à ordures, obligeant les forces de l’ordre à se déployer sur le terrain pour les disperser.
Les populations du quartier de Guinaw Rail plus touchées ont été particulièrement remarquées.
« Depuis plusieurs mois maintenant, le liquide précieux ne coule plus des robinets », a déclaré Mamadou DIOP qui ajoute « nous avons tout fait mais rien. Des marches sont organisées, des lettres adressées au chef de l’Etat mais jusqu’à présent comme si nous ne sommes pas des sénégalais ». Et de poursuivre : « nous n’allons pas laisser tomber tant que l’eau ne coule pas des robinets tous les jours ».
Selon le porte-parole qui s’est adressée à la presse, cette société a montré toutes ses limites et son incapacité d’assurer une distribution correcte et continue de l’eau. Il est temps que son contrat soit rompu et qu’elle s’en aille.
Plusieurs arrestations ont été notées du côté des jeunes de la localité. Un gendarme a été grièvement blessé.
Alassane DIALLO