Leur liberté d’expression a été bafouée. Ils ont décidé de le dénoncer. Il s’agit des jeunes réunis dans le collectif «Faidherbe doit tomber». «Nous avons décidé de déposer, dès demain, (ce lundi 22 Juin) à la première heure, des lettres de protestation et de revendications dont une adressée au Gouverneur de Saint Louis, une autre au Préfet et une autre au Maire de la ville de Saint Louis », informe à travers une note rendue hier par le collectif «Faidherbe doit tomber». La raison de cette missive est pour tenir les autorités ciblées informer de leur révolte et légitimes revendications. Cette décision est prise au sortir de leur mésaventure du samedi quand ils manifestaient contre la statue de Faidherbe. «Le samedi 20 Juin 2020 à 17h, en voulant tenir un point pour dénoncer la présence de la statue, le commissariat d’arrondissement du point Nord de Saint Louis nous avait interpellé et mis en garde en vue pendant presque 6H de temps sans aucun motif valable», dénoncent-ils à travers leur note.
A les en croire, l’objectif de leurs bourreaux était clair. «Nous empêcher de tenir notre point de presse et deuxièmement nous intimider car ils nous ont promis la prison si nous n’abandonnons pas le combat que nous sommes en train de mener», confient les activistes. Ainsi n’ont-ils pas manqué de partager ce qui motivait leur rencontre avec la presse. «Notre objectif pour le point de presse était de d’abord d’annoncer le déboulonnement de la statue qui ne symbolise que de la honte et une insulte à la mémoire de nos dignes ancêtres. Ensuite dire à nos dirigeants d’engager leur entière responsabilité car nous n’accepterons plus jamais de revoir la statue revenir sur les lieux et nous sommes prêts à tout pour le respect de la mémoire de nos prédécesseurs qui se sont battus corps et âme » pour faire de notre cher Sénégal et l’Afrique de ce qu’ils sont aujourd’hui», expliquent-ils.
La complainte des jeunes s’inscrit dans le cadre d’une vaste campagne pour la chute de la statue de Faidherbe. La mobilisation elle-même est ressuscitée par l’indignation de la mort de Gorges Floyd aux Etats unis. Ainsi donnent-ils les raisons de leur colère. C’est compte tenu de tout cela que le collectif affirme que les intimidations ne passeront pas. C’est la raison pour laquelle ils se disent prêts à tout pour la réalisation de cette revendication. C’est ce qui justifie le dépôt de leur lettre.
Emile DASYLVA