Le maire de la commune de Médina El Hadji, Ousmane Mballo, a été accusé par la famille de Sancoung Dramé mort en territoire bissau-guinéen de n’avoir pas fait des efforts pour le rapatriement de la dépouille. D’abord, le maire précise qu’il n’a pas été informé du décès de Sancoung Dramé par les villageois de Saré Koubé. «J’ai été informé par le sous-préfet de la commune d’arrondissement de Dioulacolon à 7 heures 30 minutes», dit-il, ajoutant avoir informé ensuite le chef de la police des frontières. Le maire et les hommes de tenue se sont rendus ensemble au village pensant que le drame s’était passé dans le périmètre sénégalais. C’est sur place qu’ils ont été renseignés qu’il s’agit d’un jeune du village qui s’est levé à une heure de la nuit pour se rendre en Guinée-Bissau et y mourir sur le chemin du retour avec son chargement de noix de cajou à vélo. «J’ai voulu traverser la frontière, mais la police s’y est opposée, justifiant que la frontière est fermée et qu’on est en période de couvre-feu», explique Ousmane Mballo. Qui rappelle qu’il est un élu local, et qu’il ne peut se rendre en Guinée-Bissau sans l’aval du sous-préfet. «Ce dernier m’a demandé d’aller à Saré Koubé et me renseigner sur les conditions du décès de ce jeune. C’est vrai que celui qui est mort habite à Saré Koubé dans la commune dont je suis le maire. Ceux qui disent que je n’ai pas fait d’efforts pour faire rapatrier le corps, eux aussi n’ont fait aucun effort dans cette affaire», rétorque le maire. Après l’annonce du drame, le maire affirme que son premier adjoint s’est rendu jusqu’au lieu du décès. «S’il se rend sur les lieux de la mort, donc j’y suis», philosophe Ousmane Mballo. Avant de poursuivre que quand son adjoint est arrivé, il lui a rendu compte de la situation au téléphone. «En ce moment, j’étais au niveau de la frontière. Je ne pouvais pas traverser, de même que les policiers. Mon adjoint m’a dit au téléphone que toutes les autorités de la Guinée-Bissau sont sur place et qu’elles ont pris toutes les précautions pour sécuriser la dépouille et les membres de la famille. Je connais bien l’endroit où le drame s’est produit car à plusieurs reprises, j’y ai rapatrié des dépouilles», dit l’élu local. Ensuite, il explique qu’il a rendu compte au sous-préfet lui disant que le jeune est mort en Guinée-Bissau et qu’il est prêt à aller transporter la dépouille. «Il m’a dit que c’est impossible car la frontière est fermée. Il m’a demandé par où je vais passer. +En tant que sous-préfet, je ne peux pas donner l’autorisation qu’il soit rapatrié car je ne sais pas de quoi il est mort. Comment il a pu traverser de nuit la frontière qui est fermée. Je ne peux pas vous donner l’autorisation+», rapporte le maire. Qui conclut donc, que son autorité dépend de celle du sous-préfet dont il ne va pas outrepasser la décision, étant donné qu’il serait responsable de tout ce qui pourrait arriver s’il rapatrie le corps. «Le sous-préfet a dit que quelles que soient les conditions, le jeune ne sera pas enterré au Sénégal. Je m’en suis tenu à ce qu’a dit le sous-préfet. Ce que raconte la famille, c’est une méconnaissance de la loi. Cette affaire est une affaire d’Etat», tranche le maire de la commune de Médina Elhadji.
Baba MBALLO