«Sept jours pour un film». C’est le titre d’un festival du cinéma exceptionnellement destiné aux jeunes filles. Pour le directeur du festival, c’est une opération itinérante de découverte, de formation et de promotion des femmes désirant être actives dans le milieu du cinéma en Afrique. «Fruit d’un partenariat avec les festivals du cinéma, Cfi Médias, Canal+University, Ina, Wallonne-Bruxelles, il s’agit d’offrir des compétences pluridisciplinaires sur les métiers du cinéma par l’apprentissage et la création d’œuvres de qualité.
Cela passe par un processus réunissant à la fois un concours de scénarios, un atelier de formation cinéma pour les finalistes et un projet de film sélectionné pour être réalisé et diffusé pendant le festival hôte» indique Pascal, initiateur du projet et producteur français. «Au lieu de faire tout et n’importe quoi, il fallait mieux mettre sur pied quelque chose de plus concret et qui va aider. On partira d’une écriture jusqu’à arriver à un film. On travaille sur un scénario, on fait un film puis on le diffuse un peu partout», ajoute-t-il. Le choix des filles n’est pas gratuit. «Au début, le festival était mixte. Quand nous lancions l’appel, nous recevions 99 % de scénarios d’homme, on ne parvenait pas à relever l’aspect parité. On s’est alors dit qu’on va faire un concours pour les femmes seulement. On sait tous qu’il est difficile pour une femme de percer dans ce monde ; donc on les aide à maximiser leurs chances», explique le responsable de la formation. Pour les dix lauréates, le cinéma peut être un mode d’expression pour la femme. «Les femmes, surtout en Afrique, n’ont pas toujours la chance de s’ouvrir dans le monde audiovisuel, dans le cinéma en particulier. Donc, c’est une bonne initiative pour elles. Surtout qu’elles ont beaucoup d’imagination, beaucoup d’idées et elles sont au même niveau que les hommes. On doit penser à elles aussi», lance Aïda Katel Diop, lauréate.
Au-delà de l’aspect promotion de la femme, ce projet renferme un arsenal de formations. «En ce moment, nous sommes en train de faire une formation avec les lauréates du concours en collaboration avec une société, Acajou film. Celle qui sortira vainqueur de ce concours verra son film réalisé et à la fin il y aura un festival. La plupart veulent être réalisatrices, comédiennes, alors que le cinéma c’est d’abord du documentaire. Dans cette école, on est plus axé dans la formation, sur le documentaire. Et c’est comme ça qu’on apprend à être un bon réalisateur dans la vie», explique Moussa Touré, réalisateur et directeur des études au Média Centre.
Pour Gilbert Diatta, directeur général du Média Centre, il faut redorer l’image du cinéma en Afrique et faire revivre cette passion. «Avec Moussa Touré, nous essayons d’assurer une bonne formation aux jeunes», dit-il.
Najib SAGNA