Sauf surprise de dernière minute, l’international sénégalais, Sadio Mané va brandir, ce mardi, à Hurghada (Egypte), son premier Ballon d’or africain. Finaliste malheureux en 2017 et 2018, l’enfant de Bambali est parti pour prendre sa revanche sur son coéquipier égyptien à Liverpool, victorieux à Dakar. De son côté, son sélectionneur, Aliou Cissé, nourrit l’espoir de surclasser Djamel Belmadi de l’Algérie.
C’est ce mardi, 7 janvier 2020, qu’on va connaître les lauréats des Caf Awards 2019. Sur la terre de Hurghada, station balnéaire égyptienne, qui jouxte la Mer Rouge, le semblant de suspense va prendre fin. Les vainqueurs des différents prix décernés par la Confédération africaine de football (Caf) sont presque connus. Au fait, ce n’est plus un secret pour le sacre du Ballon d’or. Les fuites ont déjà annoncé le sacre de Sadio Mané.
A quelques heures de la cérémonie, les signaux confirment la tendance. Les deux autres finalistes, notamment Riyad Mahrez et Mohamed Salah, vont boycotter, affirme-t-on, cette cérémonie prévue, à Hurghada, en Egypte. Selon FootballDZ, le capitaine des Fennecs de l’Algérie aurait déjà notifié à la Caf qu’il ne sera pas présent à la cérémonie. Le motif brandi par le champion d’Afrique est que, le jour de l’attribution du trophée, son club Manchester City rencontre son rival Manchester United, en demi-finale aller, de la League Cup, en Angleterre. Est-ce un motif valable ?
Salah, pas du tout fair-play…
Si l’ancien joueur de Leicester City peut être compris et pardonné pour cette indisponibilité, tel n’est pas le cas pour Mohamed Salah. Il n’a aucun motif valable pour expliquer son absence, puisque les Reds de Liverpool, après leur match d’avant-hier, dimanche, ne rejoueront que samedi prochain pour le compte de la 22e journée de la Premier League. Par conséquent, l’attaquant égyptien, double Ballon d’or et tenant du titre, aurait tout simplement décidé de boycotter la cérémonie. Cette attitude de Mohamed Salah est très mal appréciée par la plupart des Africains. Et cela remet en cause son «fair-play». Salah avait effectué le déplacement à Dakar, l’année dernière, pour chercher son second titre.
Après ces deux «forfaits», Sadio Mané se retrouve tout seul au centre pour brandir son titre de «Footballeur africain de l’année 2019». Et le Sénégalais le mérite amplement, puisqu’il a réalisé une année 2019 exceptionnelle. Il a terminé co-meilleur buteur de la Premier League anglaise avec le Gabonais Pierre Emérick Aubameyang et l’Egyptien Salah (22 buts). Le joueur formé à l’académie Génération Foot est l’Africain le mieux placé dans le classement du Ballon d’or France Football 2019 (4e) derrière, respectivement, Messi, Van Djik et Ronaldo. D’ailleurs, certains observateurs estimaient que Sadio Mané méritait mieux que ce 4e rang. Sur le plan collectif, il a remporté la Supercoupe d’Europe en signant un doublé face à Chelsea. Il vient de soulever la Coupe du monde des clubs.
…Aliou Cissé devancé par Belmadi ?
Pour le titre de meilleur entraîneur d’Afrique, le suspense n’a pas lieu d’être. Même si Aliou Cissé s’estime «le meilleur» et «ose espérer» qu’on lui «donnera le trophée», il ne part pas favori devant Djamel Belmadi. Et de raison, parce que le sélectionneur de l’Algérie a séduit tout le monde. Il a remporté la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2019 en Egypte. Mais le plus frappant est la qualité de jeu affichée par les Fennecs. Nommé en août 2018, l’ancien milieu de terrain de l’Olympique de Marseille a rapidement transformé cette équipe. Ceci, en moins de huit (8) mois pour convaincre. Il a fait de cette équipe une machine à jouer et très huilée.
La preuve, il a battu un vieux record, celui de disputer 17 rencontres sans défaite. Les «Fennecs» sont notamment restés invaincus depuis le 18 novembre 2018 et un large succès au Togo (1-4). En effet, elle n’a pas perdu en 2019 (12 victoires, 4 nuls). C’est lors des deux premières journées des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations (Can) 2021 qu’il est entré dans le livre Guinness. En novembre dernier, l’Algérie a écrasé la Zambie (5-0) et s’est imposé au Botswana (0-1) dans le groupe H. «C’était important de bien finir l’année et surtout de continuer à gagner… Je finis en félicitant les joueurs d’être là et de tout donner pour l’équipe nationale car c’est eux qui méritent avant tout d’être félicités», a salué le sélectionneur Djamel Belmadi.
Pour arriver à ces résultats, Belmadi a imposé sa méthode. Il avait prévenu les sélectionnables : «Celui qui ne se donnera pas à fond en sélection, il ne sera plus convoqué et cela quels que soient son statut et le club dans lequel il joue». Il n’a ainsi pas hésité à exclure Haris Belkebla pour un écart de conduite sur Internet jugé obscène. «L’état d’esprit n’est pas le même», a admis Riyad Mahrez après la victoire contre la Tanzanie (3-0).
Fort de toute cette prouesse, on ne voit pas comment le technicien né à Champigny-sur-Marne (France) pourrait être devancé par ses concurrents Mouine Chaâbani (sélectionneur tunisien) et Aliou Cissé. Mais le vote en Afrique reste ce qu’il est. L’entraîneur des «Lions» a bien fait de le rappeler : «Certes, les trophées individuels font plaisir, mais en réalité c’est une sorte de reconnaissance. Je ne fais pas une fixation sur ça. Quand on a regardé les statistiques de 2018, beaucoup de gens estimaient que je méritais largement de remporter ce trophée». Malgré ses résultats, Aliou Cissé avait vu Hervé Renard lui chiper le sacre à Dakar.
Adama COLY et M. N. SONKO