Alors que le fond de l’air effraie toujours les populations de Khondio à cause de la pollution des industries chimiques de Sénégal (Ics), le gouvernement peine à y trouver une solution. Malgré les promesses du ministre de l’Environnement, Abdou Karim Sall, ce n’est pas demain la veille la fin de leur calvaire.
(Correspondance) – Les populations de Khondio, une localité de la commune Darou Khoudoss, dans le département de Tivaouane, doivent encore prendre leur mal en patience face au calvaire qu’elles subissent depuis longtemps de la part des Industries chimiques de Sénégal. Laquelle unité industrielle, via un émissaire, déverse quotidiennement 150 mètres cubes de déchets jugés toxiques dans la mer avec tous les risques que cela peut comporter en terme de pollution et de risques sur la santé humaine et animale. Une situation aussi alarmante qui, il y a moins de deux mois, a amené le ministre de l’Environnement et du Développement à se rendre sur place pour se faire une idée des risques qu’encourent les populations et de prendre, si nécessaire, les dispositions qui s’imposent. C’est ainsi qu’au terme de sa visite sur les lieux, il avait demandé à ce que des prélèvements soient faits sur les déchets déversés afin de mesurer leur degré de toxicité de ces dits produits rejetés dans la mer. Mieux, il avait promis aux populations de diligenter une étude sur la possibilité de délocaliser au plus tard dans la première quinzaine du mois d’Août l’émissaire en question dans un endroit moins peuplé et moins fréquenté par les populations pour y déverser les déchets toxiques. Une alternative avait aussi été que les Ics gardent ces produits au sein de leur entreprise afin de les traiter pour neutraliser totalement les substances toxiques avant de les rejeter en mer. Toutes promesses qui, il faut le reconnaître, avait été admises par les populations avec quelques réserves.
Aujourd’hui, même si la promesse est encore de mise, les délais ne sont pas respectés. Pis, il y a fort à craindre que la solution ne soit pas pour demain la veille. C’est du moins la lecture qu’on pourrait faire de la déclaration faite par le ministre lui-même en marge de la cérémonie de remise d’un important lot de matériels de nettoiement que son département mettait à la disposition du comité d’organisation du Gamou de Tivaouane. En effet, interpelé sur la question à sa sortie de son entretien avec le Khalife général des tidiane, Serigne Mbaye Sy Mansour, le ministre Abdou Karim Sall, malgré les retards notés dans les délais, a encore fait dans les assurances. A l’en croire, la question de la délocalisation de l’émissaire n’est qu’une question de jours. «Comme promis nous avons finalisé les analyses sur le degré de toxicité des produits qui sont déversés en mer et nous avons en conséquence décidé de délocaliser l’émissaire. Un site a été trouvé et nous avons retenus en étroite collaboration avec les autorités locales de la zone de voir avec les Industries chimiques du Sénégal la voie la mieux indiquée pour acheminer le produit à l’endroit qui a été choisi», a-t-il déclaré. Mais retient-il, il est évident que la voie qui sera tracée va inéluctablement traverser des champs. Pour dire qu’il va falloir payer des impenses aux propriétaires impactés. Et à ce titre, dit-il, même si les impenses ont été déjà évaluées et les paiements vont être effectifs incessamment, il demeure qu’il va falloir attendre la fin des récoltes. «Nous ne pouvons pas détruire les cultures pour dégager une voie. Nous sommes obligés d’attendre la fin de l’hivernage, payer les impenses pour dédommager les impactés pour pouvoir enfin procéder à la délocalisation définitive de l’émissaire de Khondio. Cependant, je dois dire aujourd’hui aux populations qu’elles doivent être rassurées et que la délocaliser de l’émissaire n’est qu’une question de jours», ajoute le ministre.
Revenant sur l’objet de sa visite proprement dite, le ministre de faire savoir qu’elle consiste à la remise de matériel de nettoiement au comité d’organisation du Maouloud. Pour dire une contribution significative pour permettre un bon nettoyage de la cité religieuse. Tout comme, dit-il, il prévoit avec son département de positionner les camions citernes dont dispose le service des Eaux, forêts et chasses pour aider à l’approvisionnement correct de la cité religieuse durant tout le temps du Gamou.
Sidy DIENG