Les parents d’élèves du Lycée scientifique d’excellence de Diourbel affirment que les épreuves de mathématiques des classes de terminales du concours général 2019 ne répondent pas aux critères d’un outil fiable de mesure des connaissances et compétences permettant de déceler les meilleurs élèves du Sénégal de la discipline. Constatant des irrégularités, ils demandent la reprise ou l’annulation de ces épreuves.
Pour l’Association des parents d’élèves (Ape) du Lycée Scientifique d’Excellence de Diourbel, le concours général 2019 comporte beaucoup d’irrégularités. Son président, Mahmoune Diop qui a contacté WalfQuotidien, par téléphone, indique qu’au niveau des épreuves de mathématiques, il y a des anomalies manifestes qui nécessitent leur reprise par les élèves. D’abord sur l’exercice 1, les parents d’élèves de cette école constate que «l’énoncé de cet exercice noté sur cinq et qui porte sur la probabilité est basé sur des hypothèses fausses». «En d’autres termes, l’exercice n’est pas faisable. Les erreurs de cet exercice ont été corrigées dans un seul centre sur les trente que comptait le Sénégal. Si les candidats de ce centre ont eu le bon énoncé pour travailler correctement et gérer convenablement leur temps, les autres se cassaient la tête et perdaient un temps précieux pour résoudre la quadrature du cercle. En effet, quel candidat peut s’imaginer être devant un énoncé faux au concours général?», affirme M. Diop.
Il poursuit que la mesure préconisée et portant uniquement sur le dispatching de certains points de l’exercice numéro 1 sur les autres exercices ne serait que «cautère sur une jambe de bois». Car, selon, lui, on a élaboré une épreuve en fonction d’objectifs avec un crédit horaire afférent à chaque exercice. «Supprimer un exercice d’une épreuve déjà administrée, c’est logiquement élaguer la mesure des connaissances et/ou des compétences ciblées. Le temps et les points accordés à cet exercice devraient logiquement être élagués. Il ne serait pas rigoureux pour une épreuve du concours général où tout doit être rigoureusement élaboré», dénonce-t-il.
Dans le même ordre d’idées, le président des Ape du lycée scientifique de Diourbel souligne aussi que l’exercice 2 présente des incohérences. «Si l’énoncé de cet exercice est correct, un peu de curiosité nous a fait découvrir qu’il est tiré de l’Internet, plus précisément du CAPES 2012 où on peut également trouver la solution, alors que les critères qui guident le choix des épreuves du concours général restent la qualité de l’outil de mesure à travers sa sensibilité, sa fiabilité et surtout son originalité, sa nouveauté. Pire, cet exercice a été déjà traité par les candidats d’un établissement », dénonce M Diop. Et de poursuivre : «Un exercice du Net ne permet pas de déceler les élèves les plus méritants mais les plus chanceux, ce qui n’est pas l’objectif du concours général. En 2017, les mathématiques du concours général ont été annulées pour exactement la même cause. Pourquoi hésiter en 2019 ?».
Devant ces faits, les Ape du lycée de Diourbel suggèrent «l’annulation pure et simple» de l’épreuve de mathématiques des classes de terminales du concours général 2019. «Il convient de préciser cependant que nous ne visons ni le directeur de l’office du Bac que nous tenons en haute estime, ni même la personne qui a proposé les exercices. Notre seule ambition est de sauvegarder le prestige d’un concours et ceci dans l’intérêt du Sénégal et de son système éducatif pour que vive l’Ecole sénégalaise», affirme M. Diop. Qui indique que le Sénégal, à l’instar des Etats qui se respectent, veille à la qualité de son éducation. Il soutient aussi que les différents examens et concours nationaux permettent d’avoir un aperçu sur la qualité des enseignements apprentissages. «De tous, le Concours général, sommet de l’Excellence reste le plus rigoureux et le plus prestigieux. Ses primés font la fierté de leur établissement, de leur famille et de la nation toute entière. Aussi est-ce avec la plus grande solennité que la remise des prix du Concours général est faite sous la présidence du chef de l’Etat et en présence d’augustes personnalités nationales et étrangères. Les lauréats, auréolés de gloire sont en principe primés sur la base d’un mérite indiscutable», conclut-il.
Mamadou GACKO