Le président du Conseil national des aînés du Sénégal (Cnas), Mame Birame Faye, a profité, samedi dernier, d’un panel sur «la personne âgée au Sénégal : situations et perspectives » pour fustiger les conditions de vie des personnes âgées au Sénégal. Qui selon lui, souffrent le martyre après la retraite.
Malgré les nombreux plans de protection sociale comme l’Institution de prévoyance et de retraite au Sénégal (Ipres), le Fonds national de retraite (Fnr), le Plan sésame etc., mis en place par l’Etat du Sénégal, les personnes âgées rencontrent d’énormes difficultés. Leur prise en charge médicale reste très coûteuse. Pis, au deuxième tournant de leur vie, ces personnes sont parfois victimes de violence morale et physique dans les maisons. «Nos ordonnances coûtent très cher. Il faut que l’Etat fasse une discrimination positive pour les personnes âgées dans le cadre de la prise en charge sanitaire. Aujourd’hui, il y a certains d’entre nous qui ne peuvent pas être internés à l’hôpital même s’ils sont malades. Donc ils ont besoin de médecins spécialistes pour venir les traiter chez eux», plaident- ils. S’y ajoute que «nous sommes victimes de violence morale et de maltraitance dans les maisons», lance Mame Birame Faye, président du Conseil national des aînés du Sénégal (Cnas). Il participait, samedi, à un panel sur la situation des personnes âgées au Sénégal.
M. Faye a, par ailleurs, déploré la diminution considérable de la pension de retraite de ses camarades. Selon lui, 70 % des personnes âgées n’ont même pas de pension de retraite. Une situation qu’il juge injuste d’autant plus que, dit-il, ces aînés ont participé à l’essor de la nation sénégalaise. Pour lui, il faut que l’Etat leur accorde ce qu’on appelle minimum vieillesse qui est calculé sur la base de la moitié du Salaire minimum interprofessionnel de croissance (Smic). Il rappelle que, en 2016, lors de la conférence internationale sur la retraite, le président de la République avait demandé des réformes sur les institutions sociales. Malheureusement, le constat est que rien n’a bougé jusqu’à présent, les choses restent toujours à l’état de promesses. Pour M. Faye, l’idéal aurait été d’intégrer les personnes âgées dans les conseils d’administration des institutions sociales. «Ce sont des vieilles revendications qui doivent être réalisées. Le gouvernement doit changer les textes de l’Ipres et ceux du Fnr qui roulent, aujourd’hui, sur les personnes qui sont en activité. L’Etat doit revoir aussi le Plan sésame. Au début, il avait des objectifs bien précis parce qu’il n’y avait pas que la santé dans le contenu. Malheureusement, depuis que l’Etat a mis le Plan sésame dans la Couverture maladie universelle (Cmu), la situation est devenue beaucoup plus compliquée pour nous. Il faut qu’on extirpe le Plan sésame de la Cmu», martèle-t-il.
Samba BARRY