Airbus envisage des poursuites à l’encontre du gouvernement allemand dont le gel des ventes d’armes à destination de l’Arabie saoudite empêche le groupe d’aéronautique et de défense de finir de livrer un système de sécurité aux frontières, a-t-on appris de deux sources au fait du dossier.
En octobre dernier, Berlin a décidé de suspendre les licences d’exportation pour la vente d’armes à destination de l’Arabie Saoudite à la suite de l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi à Istanbul.
L’Allemagne a également décidé de geler les livraisons de matériels déjà approuvées – une décision unilatérale qui a rendu furieux ses alliés et des groupes de défense.
Le recours d’Airbus concernerait un système de sécurité destiné à la frontière entre l’Arabie saoudite et le Yémen, un contrat d’une valeur de 3 milliards d’euros dont environ un milliard d’euros reste en jeu, ont dit les sources.
« Nous envisageons un recours pour carence », a déclaré dimanche une source qui a requis l’anonymat. « Nous voulons obliger le gouvernement fédéral à décider maintenant. »
Airbus n’a pas souhaité faire de commentaire.
Le gouvernement allemand a dit ne pas pouvoir se prononcer sur des demandes d’indemnisation lié à sa politique de vente d’armes tant qu’elles ne s’étaient pas concrétisées.
On ne sait pas à ce stade où en Allemagne et à quelle date ce recours éventuel pourrait être engagé.
Le système de sécurité aux frontières est constitué de radars, de drones et de postes de commandes pour les gardes.
« On ne parle pas d’armes offensives mais d’un système de sécurité aux frontières », a dit la source.
Airbus, qui a dû inscrire une provision de 300 millions d’euros en raison de la non-exécution du contrat, estime être dans l’obligation d’engager des poursuites pour montrer à ses clients, ses actionnaires et ses fournisseurs qu’il fait tout son possible pour remplir son contrat, a-t-on dit de même source.
En février, des sources du groupe ont dit à Reuters qu’Airbus avait décidé de revoir la conception de son avion de transport militaire C295 assemblé en Espagne afin d’en enlever les composants allemands.
Avec Reuters