Le syndrome de la Ligue démocratique, du Ps et de l’Afp vient de frapper l’autre parti souteneur de Macky Sall. En effet, de hauts responsables du Pit ont décidé de ne plus suivre Dansokho, Ibrahima Séne, Samba Sy et Cie. De hauts responsables de ce parti, à travers un manifeste, appellent à voter contre Macky Sall qu’ils qualifient de candidat de la démission nationale, du recul démocratique.
A un mois de la présidentielle, le parti de Amath Dansokho connait des soubresauts qui risquent de créer une scission. Et pour cause, de hauts responsables, à travers un manifeste, intitulé «militants du Pit Sénégal pour le changement» œuvre pour le départ de Macky Sall. Il s’agit entre autres du Dr Félix Atchade, membre de la coordination Pit-Sénégal de France, du Dr Sette Diop, membre de la coordination Pit-Sénégal de France, du Dr Mohamed Lamine Ly, membre du Comité central du Pit-Sénégal. «Nous demandons au peuple sénégalais à l’occasion de la présidentielle du 24 février 2019, de disqualifier le candidat de la démission nationale, du recul démocratique : Macky Sall», écrivent-ils dans leur manifeste. «Appelons, les forces vives du pays à unir leurs forces, à apporter leur soutien au candidat qui dans son programme : intègre les pertinentes conclusions des Assises nationales, rompt avec les politiques macroéconomiques de croissance sans développement, prône une réelle indépendance nationale par rapport aux puissances impérialistes et enfin travaille à une intégration culturelle, sociale et économique sous-régionale et africaine qui soit favorable aux peuples», indiquent les dissidents du parti de Amath Dansokho, un des grands soutiens de Macky Sall.
Ces hauts responsables, qui se disent militants du Parti de l’indépendance et du travail du Sénégal (PIT-Sénégal), de la gauche et démocrates sénégalais de tous bords, impliqués dans les luttes socio-économiques, civiles et politiques, après ont examiné ensemble la situation qui prévaut dans le pays. Une situation caractérisée selon eux, au plan politique, «par un recul sans précédent de l’Etat de droit, la mise sous tutelle par le président de la République de toutes les institutions, le démantèlement de tous les contre- pouvoirs, la démission de l’institution judiciaire». Au plan social, ces dissidents du Pit relèvent «le refus de satisfaire les légitimes revendications des travailleurs et par des politiques sociales clientélistes, mal élaborées et insuffisamment financées (Couverture maladie universelle)». Au plan des valeurs éthiques, ils dénoncent «la dévalorisation de la parole publique à travers les nombreux mensonges du chef de l’État, par le non-respect par l’État de ses propres engagements, et par le sentiment largement partagé par les Sénégalais de la perpétuation du parti-Etat caractérisé par l’impunité des membres de l’Apr, des transhumants ainsi que des soutiens de la coalition Benno Bokk Yaakaar». Au plan économique, la situation actuelle est marquée selon eux, par «le bradage des intérêts stratégiques du pays à des puissances étrangères ; par l’endettement inconsidéré pour des projets de prestiges et au mépris du bon sens le plus élémentaire des priorités en matière d’éducation et de santé publiques et de développement territorial et sans impact réel sur la structure économique du pays ; de croissance sans développement». Tout cela les amène à considérer l’impérieuse nécessité d’unir les forces pour remédier à cette situation. C’est pourquoi les auteurs du manifeste appellent pour «une alternative citoyenne et démocratique au Sénégal ! En finir avec ce régime de prédation et de recul démocratique !»
Georges Nesta DIOP