Les habitants de Guinaw-rails Sud, de Thiaroye Gare et les impactés du Train express régional (Ter) sont sortis, avant-hier, pour exprimer leur mécontentement contre l’Etat qui, selon eux, est en train de leur causer des préjudices énormes.
A Guinaw-rails Sud, les populations sont sorties en masse pour dénoncer le non-respect des promesses faites par l’Etat dans le projet Train express régional (Ter) dont l’érection de passerelles le long de l’axe Guinaw-rails Sud passant par Guinaw rails Nord jusqu’à Thiaroye Gare. Et sur place, c’est le désarroi total. Avec le démarrage des chantiers, il n’y a qu’un seul passage et les véhicules particuliers dont les taxis ne peuvent plus accéder dans leur commune, coupée actuellement du reste de la banlieue. Evacuer aussi les malades la nuit pose problème car il n’y a plus de voie d’accès. L’insécurité bat aussi son plein. Car les femmes qui s’activent dans la vente de poisson ou les élèves qui partent au niveau des lycées de Pikine sont accompagnées de peur d’être agressés. Une situation difficile qui a poussé les populations à sortir de leurs gonds à travers un sit-in pour lancer un cri du cœur aux autorités. Scandant : «Nous voulons des passerelles, nous voulons des passerelles», leur porte-parole Amar Diaw affirme : «Nous réclamons la construction de passerelles. Nous demandons à l’Etat de respecter Guinaw rails Sud où il y a des citoyens». Et Amady Diagne, un autre responsable de renchérir : «Il y a trop d’injustice à notre égard. Il ne faut pas qu’on nous traine dans la boue avec ce Ter. Nous sommes assis sur une bombe d’insécurité avec la fermeture de l’unique axe qui mène à notre commune et la présence d’une seule passerelle quel que soit la zone d’habitation».
Même coup de gueule exprimé au marché de Thiaroye Gare où des commerçants, pour n’avoir pas reçu d’indemnisation pour les besoins du Ter et recasés dans un site dépourvu d’électricité, ont également tenu un sit-in pour ruer dans les brancards. Scandant «Macky faye gnou», à savoir «Macky, payez nous», ces commerçants par la voix de leur délégué Youssou Tall ont exhorté le chef de l’Etat d’honorer ses engagements à propos du Ter dont le payement de leurs indemnisations puis l’électrification et la sécurisation de leur espace de travail avec l’installation de portes. «Si d’ici le 30 décembre l’Etat ne nous paye pas nos droits, nous allons organiser une marche pour se faire entendre». La menace émane des responsables du Collectif des impactés du Train express régional (Ter). Ces derniers l’ont fait savoir hier à Thiaroye Gare lors d’une assemblée générale suivie d’un point de presse.
D’après leur coordonnateur Macodou Fall, «notre ultimatum, c’est le 30 décembre prochain. Si les autorités ne réagissent pas pour nous payer nos droits, nous allons organiser une marche sur les chantiers du tracé du Ter». Sur les promesses de l’Etat, Monsieur Fall explique : «il y a d’abord le terrassement des sites de recasement que l’Etat nous a octroyés. Ensuite, il y a le payement des chèques pour certaines familles impactées qui respirent la poussière et dont leurs enfants ne vont plus à l’école. Il y a d’autres familles qui ne parviennent plus à payer la location à cause de la non-effectivité des terrassements au niveau des sites de recasement. Nous sommes fatigués». Macodou Fall et ses camarades qui se disent écœurés de l’attitude des autorités étatiques dont celles de l’Apix promettent de lutter jusqu’au bout pour la satisfaction de leurs revendications.
Théodore SEMEDO