«Le département de Bakel est une collectivité territoriale qui manque de tout. Les quelques réalisations du département sont faites par les populations elles-mêmes. Cet autofinancement dans la construction d’édifices publiques est estimé à presque 3 milliards». Tel est le cri de cœur du regroupement de toutes les associations et des 300 chefs de village que compte le département.
Ces derniers ont fait face aux journalistes hier à Dakar, pour exposer leurs complaintes. Ils comptent passer à la vitesse supérieure pour se faire entendre par les autorités. En plus du mémorandum sur les besoins du département à remettre au chef de l’Etat, ils vont dérouler un plan d’actions pour se faire entendre. Leur principale préoccupation, c’est de voir l’érection de leur département en région. Compte tenu de la grande étendue du département, ils veulent l’érection de Bakel en région, ceci pour faire face aux problèmes administratifs. Les populations du département de Bakel, sont, certes, conscientes des efforts entrepris par l’Etat à travers le Programme d’urgence de développement communautaire (Pudc), cependant, estiment-ils, «le département reste marqué par un déficit voire une absence d’infrastructures routières, sanitaires, énergétiques, scolaires…». Face à cette insuffisance de l’action de l’Etat, les populations se sont engagées dans des opérations d’autofinancement d’édifices tels que des dispensaires, des écoles, des bureaux de poste, poste de gendarmerie…
Côté infrastructure, le département de Bakel, estiment-ils, «est traversé par les Routes nationales 1 et 2 (RN1 et RN2) qui datent des années 80 et qui se trouvent dans un état de dégradation avancée». Suffisant pour signaler que «le département demeure le moins desservi en infrastructures routières». «L’éloignement par rapport à la capitale Dakar et le mauvais état des routes font que le département de Bakel est la localité la plus isolée du pays. Il est quasi impossible de se déplacer d’un village à un autre surtout en saison des pluies», estiment-ils. En plus de la réhabilitation des RN1 et RN2, les populations du département de Bakel veulent voir l’érection de l’autoroute Dakar – Kidira qui «pourrait constituer un véritable outil d’intégration en contribuant à l’amélioration du trafic routier sous régional et aux échanges commerciaux communautaires». En effet, des centaines de camions par jour en partance ou en provenance de la sous-région empruntent cet axe routier. Sur le plan sanitaire, le département, selon toujours l’interlocuteur du jour, «ne dispose pas d’infrastructures adéquates pour bien servir ses populations. Beaucoup de malades évacués vers l’hôpital de Ourossogui distant de 147 kilomètres perdent la vie à cause du mauvais état de la route».
A ce titre, ils souhaitent que l’hôpital de Bakel soit érigé en centre hospitalier de niveau 2 pour réduire les cas d’évacuation et de décès liés à l’affaissement du plateau technique. Côté hydraulique, ils soulignent que des efforts ont été faits par les pouvoirs publics, néanmoins des villages du Boundou boivent toujours dans des mares en même temps que le bétail. Sous ce rapport, ils souhaitent pour ces villages identifiés l’acquisition de forages, de puits ou un raccordement au réseau hydraulique.
Magib GAYE