Les députés se sont prêtés, hier, à des jeux de postures et petites phrases. L’opposant Mamadou Diop Decroix a cogné grave sur le régime de Macky SALL.
Il a soutenu qu’en 2012, le baril était de 120 dollars et il est descendu jusqu’à 56 dollars, soit une baisse de 70 % ces dernières années. Ce qui l’a poussé à demander au gouvernement ce qui a été fait de l’argent économisé dans cet environnement favorable. Car, il estime que les énormes masses financières dégagées n’ont pas été recyclées dans l’activité économique. «Nous avons un discours idéologique bâti sur le mensonge et la manipulation de l’opinion comme pour le Train express régional (Ter). Les hôpitaux de niveau de Sédhiou, Kaffrine et de Kédougou attendent toujours d’être construits. Pour celui de Touba, la première pierre a été posée depuis 2016 mais l’argent a été détourné. Macky Sall nous avez promis l’autosuffisance en riz en 2017. Nous sommes aujourd’hui en 2018 et la Fao, le Pam ont lancé récemment une alerte rouge sur la famine au Sénégal. Pour l’année dernière, ici même dans cet hémicycle, le ministre de l’Agriculture nous disait que le Sénégal va bientôt exporter du riz», dit-il. Non sans soutenir que le Prodac est victime du casse du siècle avec des milliards emportés sans qu’aucun démembrement concerné de l’Etat ne bouge. «Vos problèmes de trésorerie sont connus. Vous ne pouvez plus honorer vos engagements. Vous êtes en quasi banqueroute. Vous ne pouvez plus payez la société d’électricité, vous ne pouvez plus payez les 130 milliards de la Société africaine de raffinage (Sar). Vous ne pouvez plus payez les enseignants qui dénoncent une escroquerie. Vous ne pouvez pas payez les établissements d’enseignement supérieur privé. Vous ne pouvez pas payer les personnels de santé, les concessionnaires des restaurants universitaires. Des étudiants de Thiès mendient dans la rue. Vous n’êtes plus en mesure d’entretenir la machine économique, qui, tel un organisme humain mal alimenté, est aujourd’hui gravement anémiée. Mais, vous ponctionnez son sang pour payer la dette extérieure avec plus d’1 milliard 300 millions de francs Cfa par jour. (…) Et vous osez regarder les Sénégalais dans le blanc des yeux pour leur demander un second mandat. L’ancien Président français, François Hollande aurait dû vous inspirer si vous aviez encore un brin de lucidité. Mais le pouvoir en a rendu beaucoup ivres. Or, l’ivresse et la lucidité ne font pas bon ménage», ajoute M. Diop.
Seyni DIOP