Les malades du cancer de l’Hôpital Aristide Le Dantec ne sont pas au bout de leur peine.
Au moment où ils souffrent et sont privés de soins pour l’instant à cause d’une panne de la machine de radiothérapie, du côté des services du ministère de la Santé et de l’Action sociale, on prend les choses à la légère. Mieux on dédramatise en arguant que c’est un outil qui peut avoir des problèmes comme tout autre appareil normal. «Je crois que l’équipe de communication de l’Hôpital Aristide Le Dantec a déjà donné des éléments de réponse. Le ministre de la Santé, Abdoulaye Diouf Sarr y reviendra dans sa prise de parole ultérieurement. Mais ce que je veux d’ores et déjà dire, c’est que c’est une situation qui est en voie d’être réglée. Il s’agit d’une panne liée à une mauvaise manipulation et que la pièce de rechange est à Dakar», tente de justifier Dr Aloyse Waly Diouf, Directeur de cabinet du ministre de la Santé. Il s’exprimait, hier, en marge de la réunion du Comité de pilotage du Salon international de l’industrie pharmaceutique et des laboratoires. «Les caméras que j’ai en face de moi peuvent tomber en panne. Donc il est normal que les appareils, qu’ils soient neuf ou vieux, puissent tomber en panne. Nous allons prouver qu’en 48 heures nous pouvons être au-devant et régler la panne», ajoute-t-il.
Pour rappel, il y a quelques mois, c’est l’équipe de l’Institut de cancer, chargée du suivi des patients, qui menaçait d’aller en grève. Ces agents disaient ne pas être en sécurité avec les médicaments anti-cancéreux qui risquaient de les contaminer. Ce, à cause de la mauvaise installation de la hotte. «La hotte n’a pas été mise en fonction correctement par l’Hôpital Le Dantec. Et là, les infirmiers viennent chaque jour me dire qu’ils n’en peuvent plus. Ils ont peur pour leur sécurité. Et ils ont raison, car, ils risquent d’être atteints par le cancer. Donc nous allons arrêter et écrire au ministère de la Santé et à la direction de l’hôpital pour qu’ils prennent leurs responsabilités. Ces gens travaillent toute la journée avec des produits qui sont très dangereux pour leur santé. Les infirmiers ont une pression énorme, ils reçoivent 30 à 40 malades par jour», alertait Pr Mamadou Diop, chirurgien. C’était lors d’un atelier de restitution d’une évaluation sur le cancer au Sénégal.
Samba BARRY