La politique isolationniste de Donald Trump continue. Les Etats-Unis ont annoncé mardi qu’ils quittaient le Conseil des droits de l’homme des Nations unies (CDH).
Nikki Haley, l’ambassadrice américaine à l’ONU, a notamment cité les « partis pris » anti-Israël de l’organisation créée en 2006, et son inaction sur les droits de l’homme pour justifier cette décision.
« Nous prenons cette mesure parce que notre engagement ne nous permet pas de continuer à faire partie d’une organisation hypocrite et servant ses propres intérêts, qui fait des droits de l’homme un sujet de moquerie », a encore martelé Haley. Elle a accusé le CDH de « protéger [des pays] qui violent les droits de l’homme », notamment l’Iran et le Venezuela, ou encore la République démocratique du Congo, acceptée comme membre pour 2020. Haley a insisté, ce retrait « ne signifie pas que nous allons nous soustraire à nos engagements en faveur des droits de l’homme, au contraire ».
Les regrets de Guterres
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a déploré cette décision et « aurait préféré que les Etats-Unis restent au Conseil des droits de l’homme », a déclaré son porte-parole. Quant à l’organisation de défense des droits de l’homme Human Rights Watch (HRW), elle a vivement critiqué ce nouveau repli. Le CDH a « joué un rôle important dans des pays comme la Corée du Nord, la Syrie, la Birmanie et le Soudan du Sud », a dit le patron de l’ONG Kenneth Roth. « Mais Donald Trump n’est intéressé que par la défense d’Israël », a-t-il dénoncé.
Ce n’est pas la première fois que les Etats-Unis claquent la porte. Lors de la création du CDH, en 2006, George W. Bush avait choisi de ne pas se porter candidat à un siège. Les Etats-Unis avaient rejoint le Conseil en 2009 sous la présidence de Barack Obama. L’organisation, qui a pour mission de « superviser les situations de violations de droits de l’homme et d’émettre des recommandations », compte 47 Etats élus à l’Assemblée générale pour un mandat de trois ans, avec une rotation obligatoire tous les deux mandats.
Critiques contre la séparation des familles de migrants
Après s’être retirés de l’Accord de Paris sur le climat et de celui sur le nucléaire iranien, les Etats-Unis de Donald Trump continuent donc de rompre leurs liens avec le reste de la communauté internationale.
Cette décision tombe surtout en pleine polémique sur la séparation des familles de migrants, une politique critiquée par le CDH. « Nous sommes profondément préoccupés par le fait que la politique de tolérance zéro récemment mise en place le long de la frontière sud des Etats-Unis a fait en sorte que des personnes prises en flagrant délit d’entrée irrégulière dans le pays font l’objet de poursuites pénales et que leurs enfants – y compris des enfants extrêmement jeunes – leur sont retirés », a déclaré la semaine dernière une porte-parole du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’Homme.
20minutes